Face à la diffusion rapide des variants sur le territoire, la Direction générale de la Santé (DGS) contre-attaque. Dès aujourd’hui, de nouvelles mesures entrent en vigueur et les protocoles sanitaires se renforcent. “Compte-tenu de la progression de la diffusion des variantes [dites britannique, sud-africaine et brésilienne] sur le territoire national, des mesures complémentaires sont mises en œuvre”, a-t-elle indiqué dans une note publiée dimanche 7 février à l’attention de tous les professionnels de santé. Elle ajoute un “renforcement spécifique” concernant les variants sud-africains et brésiliens “aujourd’hui minoritaire mais qui présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal”.
Les variants traqués
Le premier objectif de la DGS est de traquer ce variant et de mener une politique d’identification systématique. Pour cela, elle a décidé de généraliser la “stratégie de criblage des variants”. Désormais, tous les tests antigéniques ou PCR positif devront “obligatoirement faire l'objet d'une RT-PCR de criblage de seconde intention, réalisée dans un délai de 36 heures maximum”. Ces tests visent à séquencer le virus pour identifier s’il s’agit de la souche classique du virus ou d’un variant. Le variant anglais, le plus présent sur le territoire et qui représente actuellement environ 14% des contaminations, pourrait devenir la souche majoritaire d’ici à début mars, a notamment estimé l’épidémiologiste et membre du conseil scientifique Arnaud Fontanet. Quatre cas du variant brésilien ont été détectés a indiqué Olivier Véran jeudi dernier lors d’une conférence de presse. Le variant sud-africain circule lui un peu plus, notamment dans l’est de la France où il a été repéré à Metz et dans le territoire de Belfort.
L’étau se resserre également pour les cas contacts des personnes porteuses des variants sud-africains et brésiliens. Il leur est désormais réclamé de se faire tester à “J0”, c’est-à-dire dès l’authentification de l’un de ces variants. Si le test PCR se révèle positif, un test RT-PCR de criblage devra être réalisé dans la foulée pour identifier le variant en cause. Tous ceux qui sont positifs auront la possibilité de recevoir l’aide à domicile d’infirmier et se verront “systématiquement proposer une offre spécifique d'hébergement”.
Renforcement des règles à l’école
L’isolement des personnes contaminées s’allonge pour mieux contenir le virus et ses variants. Tous les malades infectés par la souche brésilienne ou sud-africaine sont contraints de s’isoler dix jours, contre sept jusqu’alors. “Du fait de la contagiosité accrue de ces deux variantes, un test de sortie d'isolement doit être systématiquement réalisé pour les personnes qui en sont porteuse”, ajoute la DGS. Si ce test se révèle positif, ce sont sept jours d’isolement supplémentaires qui devront être réalisés par la personne infectée.
Depuis le 1er février, le protocole sanitaire des écoles est renforcé avec une fermeture systématique des classes à partir d’un cas positif pour les maternelles et d’un seul cas de variant pour les autres niveaux. Ces nouvelles mesures ont fait doubler, en une semaine, le nombre de classes fermées, passant de 444 au 29 janvier à 934 au 5 février. Dans sa note diffusée dimanche 7 février, la DGS durcit encore les mesures. Désormais, un seul cas positif aux variants sud-africains et brésiliens ou si un élève est cas contact d’une personne infectée par l’un de ces variants entraînera la fermeture de la classe. Le même principe s’applique aux professeurs. L’isolement des enfants, ou des professeurs, suit ensuite les nouvelles règles et leurs quarantaines s’étendent désormais sur dix jours avec l’obligation d’avoir un test PCR de sortie négatif. Les enfants et le personnel enseignant doivent porter un masque chirurgical de type 1 et les masques fait-maisons sont désormais interdits.