- La présence d'anticorps diminue au bout de deux mois après avoir développé une forme légère de la Covid-19
- Cela implique pour ces patients de continuer à bien respecter les gestes barrière
Lorsque nous sommes infectés par un virus, notre système immunitaire créé des anticorps pour se défendre. Cela lui permet de combattre l’agent infectieux sur le moment, mais aussi dans le futur. Dans le cas de la Covid-19, peu de données sont disponibles sur la durée de l’immunité contre la maladie. Un groupe de recherche composé de chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pasteur, de la Sorbonne et de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière s’est intéressé au sujet. Dans la revue Nature Communications, ils présentent leurs résultats : deux mois après l’infection, le niveau des anticorps diminue, dans le cas d’une forme légère de la maladie.
Comment évolue le taux d’anticorps ?
L’équipe de recherche a analysé les données médicales de 26 membres du personnel soignant, ayant contracté une forme légère de la Covid-19. "Les résultats de cette étude montrent que l’ensemble de ces professionnels a développé des anticorps entre deux et quatre semaines après le début des symptômes ainsi qu’une réponse neutralisante au SARS-CoV-2", précise un communiqué. Cette réaction immunitaire est associée aux anticorps de type IgG et IgA, dont l’action se concentre sur la protéine S du virus. Cela l’empêche de se fixer sur les cellules pour les infecter. Les scientifiques constatent que les anticorps IgA sont essentiels à la réponse immunitaire précoce contre le virus, or deux mois après les premiers symptômes, leur quantité dans l’organisme diminue rapidement. D’après cette étude, ils ont même totalement disparu au bout de deux mois pour 15% des professionnels de santé. "Ces travaux sont en faveur d’un maintien des mesures de protection et des gestes barrières et de l’intérêt de la vaccination des professionnels de santé ayant fait un COVID-19", concluent les chercheurs.
Plusieurs études contradictoires
Cette étude contraste avec une précédente recherche, dont les résultats ont été présentés en janvier. Réalisée auprès de 188 patients, dont 90% avaient eu peu de symptômes, elle indiquait que l’immunité persistait jusqu’à huit mois après l’infection. D’autres recherches seront nécessaires pour mieux comprendre l’évolution de la réponse immunitaire face à la Covid-19, en fonction de la gravité de la maladie. Dans l'attente de ces données, le fait d'avoir contracté la Covid-19 ne garantit pas une protection totale contre une nouvelle infection, d'où l'importance de la campagne de vaccination et de continuer à appliquer les gestes barrières.