Après les tests PCR et antigéniques, place aux tests salivaires. Ce jeudi 11 février la Haute autorité de santé (HAS) a donné son aval, dans un nouvel avis, sur le déploiement des prélèvements salivaires dans les écoles et les Ehpad pour détecter la présence du virus chez les personnes asymptomatiques et pour les cas contacts pour qui le prélèvement nasopharyngé “est difficile ou impossible”. Dans un premier temps, le gouvernement souhaite atteindre un objectif de 200 000 tests hebdomadaires.
Une fiabilité en question
Jusqu’ici, les prélèvements nasaux étaient réservés aux personnes présentant des symptômes et pour qui l’écouvillon dans le nez, utilisé pour les tests PCR et antigéniques, est difficile à accepter. Pour le test salivaire, il suffit de cracher dans un tube à essai. Cette opération peut être réalisée à domicile grâce à un tube fourni dans un kit de prélèvement, à conserver ensuite “à température ambiante”, précise la HAS. Pour être efficace, il faut que cela soit fait au moins 30 minutes après avoir fumé, mangé ou s’être brossé les dents pour éviter que d’autres particules buccales ne viennent entraver les résultats. Le prélèvement est ensuite envoyé dans les cinq heures à un laboratoire spécialisé qui l’analyse à l’aide d’une machine PCR. Ce mode de traitement ne permet pas un résultat plus rapide qu'avec un prélèvement nasal. Il faut donc attendre entre 24 et 48 heures pour savoir si le test est positif ou négatif.
La fiabilité de ce test fait débat chez les scientifiques. Le SARS-CoV-2 est un virus respiratoire qui s’attrape essentiellement par les aérosols qui entre d’abord par les voies respiratoires. Sa concentration y est donc plus importante et justifie pourquoi les premiers tests utilisés sont des tests nasaux. Les concepteurs des tests salivaires estiment qu’ils ont la capacité de repérer l’ARN, c’est-à-dire l’information génétique, du virus. Les autorités européennes ont demandé aux fabricants d’augmenter leur niveau de fiabilité afin de réduire le nombre de faux négatifs.
La HAS ne recommande pas les autotests
Ces tests sont déjà largement utilisés aux États-Unis où un autotest salivaire a même été autorisé par l’agence du médicament en janvier. Ils sont également déployés en Angleterre qui les utilise notamment sur la population étudiante afin de limiter la propagation des cas en internat. Ils présentent l’avantage d’obtenir un résultat entre 20 et 40 minutes. La HAS ne recommande pour l’instant pas ces autotests qui arriveraient à bien repérer les patients positifs mais moins les négatifs. “Si vous voulez tester massivement la population, il faut que vous ayez des prélèvements qui soient faciles et réalisés par les gens eux-mêmes, estime Martin Blachier, médecin épidémiologiste, à France 24. Ce qui compte finalement, c’est d’avoir le résultat tout de suite, parce que sinon on ne s’isole pas suffisamment tôt et on contamine des gens.”