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Sarcopénie

Seniors : les causes biologiques de la faiblesse musculaire identifiées

Par Jean-Guillaume Bayard

Les mécanismes biologiques qui entraînent la sarcopénie, la diminution des capacités musculaires, ont été identifiés. Une meilleure compréhension des contributions génétiques permet d’imaginer des interventions thérapeutiques plus tôt dans la vie pour empêcher l'apparition de cet affaiblissement musculaire.

Sneksy/iStock
La sarcopénie concerne environ 10% des plus de 50 ans.
L'arthrose et le diabète jouent un rôle important dans la susceptibilité musculaire.
En tout, 15 zones du génome sont associées à une faiblesse musculaire.

En vieillissant, nous perdons de la force musculaire. Chez certaines personnes, cette faiblesse affecte leur capacité à bien vivre au quotidien. C'est le cas lorsqu'elle atteint un stade nommé sarcopénie et qui concerne environ 10% des plus de 50 ans. Une nouvelle analyse génétique sur plus de 250 000 personnes a découvert des mécanismes biologiques qui contribuent à la faiblesse musculaire. L’étude, parue le 28 janvier dans la revue Nature Communications, révèle également que l'arthrose et le diabète peuvent jouer un rôle important dans la susceptibilité musculaire.

15 zones du génome associées à une faiblesse musculaire

L’équipe internationale de chercheurs qui a mené l’étude a récupéré les données de 250 000 participants de plus de 60 ans dans la banque de données de la UK Biobank, une grand étude britannique lancée en 2006 qui étudie les contributions respectives de la prédisposition génétique et de l'exposition environnementale au développement maladies, et de 21 autres cohortes. Les scientifiques ont examiné la force de la poigne grâce à des seuils de perte de fonction musculaire dérivés des définitions internationales de la sarcopénie. Ils ont ensuite effectué une analyse génétique pour étudier les mécanismes biologiques en cause.

Les résultats ont permis d’identifier 15 zones du génome, ou locus, associées à une faiblesse musculaire. Parmi eux, 12 locus n’ont pas été impliqués dans les analyses précédentes de mesures de la force de préhension. Les biomarqueurs sanguins, comme les globules rouges et l'inflammation, ont également été pointés comme pouvant partager des voies causales avec la sarcopénie. Ces découvertes, notent les chercheurs, mettent en évidence des domaines d'intervention spécifiques et permettent d’identifier les zones qui sont les plus à risque.

Des voies génétiques communes avec le diabète et des affections auto-immunes

Les associations les plus fortes que nous avons trouvées étaient proches des régions du génome régulant le système immunitaire, ainsi que la croissance et le développement du système musculo-squelettique, détaille Garan Jones, auteur principal de l’article. Cependant, nous avons également découvert des associations avec des régions qui n'étaient pas auparavant connues pour être liées à la musclo - traits squelettiques.”

Les chercheurs ont également découvert que la faiblesse musculaire chez les personnes âgées partage des voies génétiques communes avec des maladies métaboliques telles que le diabète de type 2 et des affections auto-immunes comme l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. “Dans les sous-groupes de personnes présentant un risque accru de ces affections, la sarcopénie peut être un résultat clé à surveiller et à prévenir”, poursuit le chercheur.

L’objectif des chercheurs est désormais de pouvoir anticiper ces faiblesses musculaires avec l’âge pour les éviter. “Nous espérons qu'en comprenant les contributions génétiques à la faiblesse musculaire avec l'âge, nous serons en mesure de mettre en évidence d'éventuelles interventions thérapeutiques plus tôt dans la vie, qui conduiraient à une vieillesse plus heureuse et en meilleure santé”, a conclu Garan Jones.