- L'injection doit être faite au moins 3 mois après l'infection.
- Une exception pour les personnes immunodéficitaires, notamment les celles qui sont sous chimiothérapie ou infectées par le VIH, pour qui deux doses vaccinales sont recommandées.
Les deux injections nécessaires à la pleine efficacité des vaccins pour procurer une immunité à son hôte sont-elles adaptées aux personnes déjà infectées ? Ce vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) a émis un avis au gouvernement dans lequel elle propose d’introduire à ces personnes une seule dose de vaccin, entre trois et six mois après l’infection, sans ajouter une seconde injection.
#COVID19 #vaccination | Une seule dose de vaccin pour les personnes ayant eu la Covid-19 :
— Haute Autorité de santé (@HAS_sante) February 12, 2021
▪ symptomatiques ou non
▪ confirmées par un test PCR ou antigénique
▪ quelle que soit l’ancienneté de l’infection
✅Elles sont protégées au moins 3 mois par l’immunité post-infectieuse pic.twitter.com/kMZ66Sncpe
Une injection entre 3 et 6 mois après l’infection
La HAS fonde sa décision sur des travaux de la Société de pathologie infectieuse de langue française, publiés le 11 janvier dernier, ainsi que sur les données de pharmacovigilance enregistrées sur le vaccin développé par Pfizer et de quatre études prépubliées depuis le début de l’année 2021. Toutes ces données tendent vers la même conclusion : une dose de vaccin injectée à un ancien malade produit une réponse immunitaire aussi, voire plus, importante que deux doses administrées à une personne jamais contaminée. Une cinquième étude, prépubliée dans medrXiv le 8 février, affirme que des anciens malades vaccinés une fois avec le vaccin de Pfizer-BioNTech ont produit non seulement des anticorps mais aussi des cellules tueuses qui s’attaquent aux cellules infectées par le virus. Une double défense qui semble efficace contre la souche classique du virus et contre les variants.
La HAS affirme que les anciens malades subissent davantage d’effets indésirables après l’injection de la première dose de vaccin, notamment de la fatigue et de la fièvre. Une preuve de leur profil “réactogène” qui est semblable à celui des personnes jamais contaminées à l’issue de leur seconde injection.
Ecarter les Covid longs
La HAS a également indiqué que cette injection doit avoir lieu trois mois après l’apparition des premiers symptômes pour “écarter les Covid longs”, avait-elle déjà indiqué à Pourquoi Docteur le 4 février dernier. Elle ajoute qu’“en l’état actuel des connaissances, les réinfections semblent être des événements peu fréquents sur la période de six mois après le premier épisode, y compris dans un contexte d’une forte exposition (personnels de santé).” L’injection doit ainsi avoir lieu entre trois et six mois après l’infection, “de préférence avec un délai proche de six mois”, précise-t-elle. Elle ajoute une exception pour les personnes immunodéficitaires, notamment les celles qui sont sous chimiothérapie ou infectées par le VIH, pour qui deux doses vaccinales sont recommandées trois mois minimum après l’infection.
Les personnes qui découvrent l’infection après la première injection mises en attente
Enfin, pour les personnes qui découvrent leur infection après la première injection, la deuxième dose doit être retardée. Elles “ne doivent pas recevoir cette seconde dose dans les délais habituels, mais dans un délai de six mois et pas avant trois mois après l’infection”, a-t-elle conseillé. Interrogée début février par Pourquoi Docteur, la HAS avait alors indiqué que les essais cliniques sur les différents vaccins ont fourni des données concernant ce type de cas qui ont montré que la première dose vaccinale est sans danger pour eux. “Après la première injection, les chercheurs se sont rendus compte que certains volontaires asymptomatiques avaient déjà été infectés. S’ils ont été écartés de l’essai, ils ont continué d’être suivi et aucun effet indésirable n’a été détecté.”