C'est "une nouvelle ère" dans la prise en charge de l’obésité. Des chercheurs de l’university College de Londres ont découvert qu’un médicament contre le diabète permet aux personnes atteintes d’obésité de perdre du poids. Dans New England Journal of Medicine, ils détaillent leur découverte. En moyenne, les participants ont perdu 15 kilos, contre 2,6 pour les personnes qui ont pris le placebo.
Un tournant dans la prise en charge de l'obésité
Le médicament étudié par les chercheurs s’appelle le sémaglutide. Il est déjà utilisé dans le traitement du diabète de type 2. Dans cette recherche, son utilisation permet d’agir sur le système de régulation de l’appétit : il le perturbe ce qui réduit la sensation de faim et diminue la quantité de calories consommées. Il a été administré une fois par semaine, par voie sous-cutanée, pendant 68 semaines, soit près d’un an et demi. Au total, l’étude a rassemblé près de 2 000 personnes, toutes avaient un indice de masse corporelle supérieur à 30, soit la définition chiffrée de l’obésité. Une partie du groupe a reçu l’injection de sémaglutide, un placebo a été administré aux autres. En parallèle, tous les participants ont été suivi par un diététicien. Dans le groupe qui a reçu le médicament, 75% des personnes ont perdu plus de 10% de leur masse corporelle, et plus d’un tiers a perdu plus de 20%. "Aucun médicament n’a permis une telle perte de poids, souligne Rachel Batterham, co-autrice de cette recherche, c’est vraiment un tournant. Pour la première fois, des gens peuvent réussir avec un médicament ce qui n’était possible qu’avec de la chirurgie bariatrique auparavant."
Une demande d’autorisation en cours
En plus de la perte de poids, le médicament a permis aux participants d’améliorer leur qualité de vie, de réduire leur tour de taille, leur taux de cholestérol, leur glycémie et leur pression artérielle, la perte de poids diminue également leur risque de souffrir de maladies cardiovasculaires. Les résultats de cette étude ont été transmis à différentes autorités de santé pour demander son autorisation en tant que traitement contre l’obésité, dont l’Agence européenne du médicament et son équivalent américain, la Food and Drug Administration. "C’est une avancée significative dans le traitement de l’obésité, se réjouit John Wilding, l’un des auteurs de la recherche. Le sémaglutide est déjà autorisé et utilisé cliniquement, à des doses plus faibles, pour le traitement du diabète, donc les médecins sont déjà habitués à le prescrire."
Quelques effets secondaires
Lors de l’étude, plusieurs patients ont ressenti des effets secondaires : des nausées et des diarrhées, d’intensité faible à modérée. D’après les chercheurs, ils étaient généralement transitoires et n’ont pas empêché le bon déroulement de l’étude. Tous les patients seront suivis pendant plusieurs années pour vérifier si leur poids se stabilise sur le long terme.