Face à la hausse du nombre de suicides l'an dernier, mise sur le compte des restrictions sociales liées à la pandémie de coronavirus, le Japon a nommé un ministre chargé de combattre la solitude et l'isolement. Une initiative similaire a été mise en place il y a deux ans en Grande Bretagne.
De quoi peut-être inspirer la France, qui fait face au même problème. Selon la Fondation de France, 7 millions de personnes se trouvent en situation d'isolement, soit 14% des Français, contre 9% en 2010. En janvier 2021, l’association Astrée soulignait dans un sondage réalisé avec l’IFOP que 18% des Français disent souffrir de solitude depuis le début de l’épidémie de coronavirus, contre 13% avant la crise sanitaire (soit une augmentation de plus de 30% en un an).
La solitude dégrade la santé psychique et biologique
Un véritable problème de santé publique, car la solitude dégrade la santé psychique et biologique, au point même parfois d’entraîner la mort. Ainsi, et selon diverses études, le sentiment de solitude amplifie le risque de diabète, développe les maladies cardiovasculaires, accentue les maladies mentales, provoque des suicides et dégrade les fonctions cognitives. Une méta-analyse portant sur 148 études et 300 000 participants montre ainsi qu’une vie sociale riche est associée à un risque réduit de 50% de décès prématuré.
Lors d'une conférence de presse vendredi 12 février, le nouveau ministre de la Solitude japonais Tetsushi Sakamoto a indiqué qu'il engagerait des actions "pour prévenir la solitude sociale et l'isolement et pour protéger les liens entre les gens". Plus concrètement en France, des associations aident à briser ce cercle vicieux, en apportant écoute et soutien aux personnes isolées : SOS Amitié, Astrée.
Comment lutter contre la solitude ?
A Nice, l’application mobile Justdin a été créée pour proposer aux gens qui mangent seuls de partager des repas avec des personnes dans la même situation. Ammy Générations propose un concept un peu similaire, en permettant aux personnes âgées et aux jeunes de se rencontrer pour un repas. Le sport ou l’investissement associatif permettent aussi de se créer de nouveaux cercles sociaux. Un soutien plus médical, d’ordre psychologique, peut aussi être bénéfique.
Bref, même si le sentiment de solitude donne souvent l’impression d’être dans une impasse, de nombreuses solutions existent, qu’il faut, même si ce n’est pas toujours facile au début, essayer d’investir.