- La maman souffrait d'une absence congénitale de l'utérus
- Elle avait bénéficié en 2019 de la greffe de cet organe donné par sa propre mère
- Cette naissance est une "première" en France
C'est une première en France et un espoir pour de nombreuses femmes. Une petite fille est née le 12 février à l'hôpital Foch de Suresnes (92) d'une mère âgée de 36 ans qui avait bénéficié d'une greffe d'utérus. Le bébé pesait 1,84 kilos à la naissance et, selon la formule consacrée et reprise par le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie-obstétrique et de médecine de la reproduction de l'hôpital, "la mère et l'enfant vont bien".
La maman greffée était atteinte d'une absence congénitale de l'utérus (ou d'un utérus non-fonctionnel) appelée syndrome de Rokitansky, une malformation de naissance qui toucherait une femme sur 4 500. Elle avait, elle aussi, bénéficié d'une "première" en France avec une greffe de l'utérus réalisée par la même équipe de l'hôpital Foch en 2019, le greffon ayant été donné par sa propre mère alors âgée de 57 ans.
Une première naissance en 2014 en Suède
C'est en 2014 que le première naissance suite à une greffe d'utérus avait eu lieu en Suède. Selon The Lancet qui avait rapporté cette information, c'est un petit garçon qui était alors né d'une mère de 35 ans, elle aussi avec une absence congénitale de l'utérus, et à la suite d'une transplantation d'un utérus prélevé sur une femme vivante et mère de deux enfants âgée de 61 ans. Pour ce premier cas, un traitement de fécondation in-vitro de la receveuse et de son partenaire avait été effectué avant la transplantation de l'embryon.
Dans le cas de cette patiente suédoise, précise le compte-rendu du Lancet, ses règles étaient apparues 43 jours après l'implantation de l'utérus et avaient continué ensuite à intervalles réguliers. C'est un an après cette greffe de l'utérus qu'un premier transfert d'embryon avait été réalisé et avait abouti à une grossesse. Malgré un traitement immunosuppresseur, cette patiente avait subi trois épisodes de rejet "léger" dont un durant sa grossesse, rejets qui avaient été stoppés par un traitement avec des corticostéroïdes.
La maman, après une prééclampsie à 31 semaines et 5 jours, avait accouché par césarienne, donnant naissance à un petit garçon d'un poids normal (1,77 kilos).
Ces naissances d'enfants suite à des greffes d'utérus relancent l'espoir de procréer pour toutes les femmes nées sans utérus ou qui ont subi une ablation de cet organe, représentant, comme le souligne l'AFP dans sa dépêche concernant la naissance à l'hôpital de Suresnes, "une alternative expérimentale à l'adoption ou à la gestation pour autrui qui reste interdite en France".