C'est une nouvelle qui arrive à un moment propice. Alors que la crise sanitaire a de plus en plus de conséquences négatives sur le moral et la santé mentale des Français, La Cour des comptes, dans son rapport publié le 16 février, plaide pour que le remboursement, encore expérimental, des séances de psychothérapie soit "généralisé le plus tôt possible". Cette prise en charge existe en effet depuis deux ans et dans le cadre d'une expérimentation dans les quatre départements des Bouches-du-Rhône, de la Haute-Garonne, des Landes et du Morbihan.
C'est dans le cadre d'un examen global sur la répartition et l'allocation des moyens entre les différents types de patients concernés par des soins de santé mentale et de psychiatrie que la Cour avance cette proposition. "Aux différents types de troubles, légers, modérés ou sévères, devraient en principe correspondre des niveaux de prise en charge distincts dans le système de soins primaires (médecins traitants et psychologues) et dans le système de deuxième ligne (psychiatrie) dont les soins doivent rester spécialisés", soulignent les auteurs du rapport. Ils préconisent ainsi de "réorienter le système de soins primaires sur des soins de psychologie qui s'appuieraient, en cas de besoin, sur la psychiatrie".
Des centres médico-psychologiques "saturés"
Concrètement, ils recommandent donc d'étendre à l'ensemble du territoire l'expérimentation engagée dans les quatre départements déjà concernés. Celle-ci s'appuie sur une prise en charge par l'Assurance maladie des psychothérapies menées par des psychologues libéraux lorsque ces soins sont prescrits par les médecins traitants. Parallèlement à cette mesure, la Cour des comptes suggère un meilleur filtrage de l'accès aux centres médico-psychologiques, " souvent saturés" souligne-t-elle, grâce à une orientation vers un professionnel de première ligne.