Facebook ne serait plus seulement un lieu de rencontres et d’échanges, le célèbre réseau social pourrait bien être en train de devenir également un précieux outil de santé publique. C’est en tout cas ce que laisse entendre les résultats d’une petite étude américaine qui vient d’être publiée en ligne dans la revue Annals of Internal Medecine. Les auteurs de ce travail viennent en effet de montrer que le fait d’initier des discussions sur le thème du dépistage du VIH dans des groupes Facebook fermés, a permis de favoriser la commande d’autotests de dépistage au sein d’une population d’individus à risque. Pour rappel, ces autotests salivaires qui ne sont, pour le moment, pas commercialisés en France, servent à la détection des anticorps anti-VIH 1 et anti-VIH 2. Ils permettent de se tester soi-même, à domicile, avec un résultat en moins de trente minutes.
Des groupes confidentiels de discussion sur le VIH
Cette enquête scientifique 2.0 qui a duré 12 semaines a été réalisée au sein de la communauté gay masculine de Los Angeles. 112 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont accepté de participer, parmi lesquels 85% étaient des afro-et latino-américains. Une population qui présente des taux de nouveaux diagnostics particulièrement élevés. Les auteurs de ce travail ont choisi 32 leaders d’opinion qu’ils ont divisé en deux groupes. 16 d’entre eux ont été chargés de délivrer des informations portant sur le VIH, alors que pour les 16 autres il s’agissait d’initier des discussions autour de thème sur la santé en général. Toutes ces discussions se déroulaient sur des groupes confidentiels créés sur Facebook dans le cadre de cette étude. Au cours des 12 semaines de l'étude, les participants des deux groupes avaient la possibilité de commander gratuitement un autotest de dépistage du VIH.
Facebook augmente le recours aux autotests
Après 12 semaines de discussions entre les volontaires sur Facebook, les auteurs de cette étude se sont rendus compte que les hommes du groupe « Prévention VIH » étaient plus enclins à demander des kits d’autotests. 44% des participants informés sur le VIH avaient commandé un test, contre 20% dans l’autre groupe. « Nous voulions savoir si nous pouvions utiliser ce que nous savons au sujet des sciences du comportement et des changements comportementaux, tout en l’intégrant aux nouvelles technologies disponibles », a déclaré l'auteur principal, Sean Young de l’Université de Californie. D’autre part, l’étude révèle également que, quelque soit le groupe dans lequel étaient les volontaires, les hommes ont légèrement diminué leur nombre de partenaires sexuels durant le temps de l’enquête. Les chercheurs précisent que, même si au final une faible proportion d’hommes a retourné l’autotest par la poste, leurs travaux suggèrent bel et bien que les réseaux sociaux peuvent être utilisés efficacement pour augmenter le recours aux autotests de dépistage dans les populations à risque.