ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Tatouages : les dangers des composants des encres

UFC-Que Choisir

Tatouages : les dangers des composants des encres

Par Jean-Guillaume Bayard

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dévoilé ce jeudi les résultats de ses tests sur les encres de tatouage et révèle que sur les 20 examinées, 15 contiennent soit des ingrédients cancérogènes soit des conservateurs bannis des cosmétiques soit des colorants interdits.

davit85/iStock
L’UFC-Que Choisir a décidé de saisir la DGCCRF et l'ANSM pour réclamer le retrait et le rappel de plusieurs produits.
L’Agence européenne des produits chimiques a récemment recommandé de restreindre la présence de certains composés présents dans les encres à tatouage.
Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a récemment émis de nouvelles recommandations et listé les dangers potentiels des tatouages pour la santé.

Tatouages, attention danger ! L’association de consommateurs UFC-Que Choisir “tire la sonnette d’alarme” et alerte sur dangers pour notre santé des composants des encres de tatouage, dans un dossier publié ce jeudi. Sur les 20 encres qu’elle a étudiées, 15 se sont révélées dangereuses pour la santé car elles contiennent soit des ingrédients cancérogènes, soit des conservateurs bannis des cosmétiques ou encore des colorants interdits.

L’UFC-Que Choisir a saisi la DGCCRF et l’ANSM

L’UFC-Que Choisir a décidé de saisir la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) pour réclamer le retrait et le rappel de plusieurs produits. “Colorants C.I 74260, C.I. 73915, Isothiazolinones, hydrocarbures aromatiques polycycliques, amines aromatiques… Derrière ces noms incompréhensibles pour le commun des mortels se cachent des produits chimiques présentant un risque avéré pour les êtres humains, puisqu’ils sont pour la plupart cancérigènes, et de ce fait encadrés par diverses réglementations”, écrit l’association.

L’Agence européenne des produits chimiques (Echa) a recommandé, le 14 décembre dernier, de restreindre la présence de certains composés présents dans les encres à tatouage. Elle “propose de limiter les substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, les sensibilisants cutanés ou irritants pour la peau, les substances corrosives ou pouvant provoquer des lésions oculaires, les métaux ainsi que d’autres substances déjà régies par le règlement relatif aux produits cosmétiques. L’Echa ne propose pas d’interdire les tatouages, ni les couleurs utilisées dans les tatouages, mais de rendre les tatouages plus sûrs.” La Commission européenne rendra un avis mi-mars pour décider si elle suit cet avis.

Le HCSP liste les dangers potentiels

Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a récemment émis de nouvelles recommandations et listé les dangers potentiels des tatouages pour la santé. Les risques pour la santé liés aux pratiques de tatouage, maquillage permanent et détatouage sont multiples. "Les complications liées au tatouage peuvent être de survenue aiguë ou chronique, essentiellement avec une localisation cutanée, locale ou locorégionale, plus rarement systémique", explique le HSCP. Il poursuit : "les infections peuvent aussi être d’origine bactérienne ou virale, de manifestation aiguë ou plus tardive". Ainsi, le risque de transmission du VIH est possible, et est majoré lorsque le tatouage est réalisé par un non professionnel. En matière virale, le risque de contamination du client par le virus des hépatites B ou C lors de tatouages a aussi été bien démontré, y compris lorsqu’il est pratiqué par des tatoueurs "officiels".

La pratique de tatouage est en très forte progression en France : elle concerne tous les âges et les milieux socio-professionnels. En 2016, une enquête estimait que 14 % des Français étaient porteurs d’un tatouage (versus 10% en 2010) ; aujourd'hui, 26% des jeunes âgés de 18 ans à 24 ans sont tatoués. Actuellement, seule une petite fraction des personnes tatouées procède à des détatouages. Environ 20 % des tatoués regrettent au moins un de leurs tatouages, et cela est trois fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, surtout si ce tatouage a été réalisé vers l’âge de 18 ans.