Après les tests PCR, antigéniques et salivaires, les chiens renifleurs ? Une nouvelle corde pourrait venir compléter l’arsenal de dépistage de la Covid-19. Le mercredi 17 février, la Région Île-de-France a officiellement lancé une opération de tests sur 2 000 jeunes qui doivent servir de cobayes à des chiens renifleurs afin de les entraîner à repérer les personnes infectées.
Une étude pour tester la fiabilité des chiens renifleurs
Un an après le lancement du projet Nausaïs à l'école nationale vétérinaire de Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne, le projet de dépistage de la Covid-19 par des chiens renifleurs passe ainsi à une nouvelle étape. Les 2 000 jeunes qui prennent part à l’opération sont des étudiants, des lycéens, des collégiens et des apprentis. Parmi eux, certains ont été infectés par le virus, d'autres non. Tous vont se passer une compresse dans la nuque ou sous l'aisselle avant de la poser dans un pot et de la fixer à l'arrière de cônes d'olfaction que les chiens vont renifler pour reconnaître et “marquer” l’odeur du virus et faire la différence entre les personnes contaminées ou non.
L’étude est réalisée en partenariat avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris qui mène, de son côté, une recherche clinique pour évaluer si les chiens sont aussi fiables, voire plus, que les tests PCR pour dépister la Covid-19. Les résultats seront connus dans “15 jours, trois semaines”, a dévoilé à France Bleu Constance Delaugerre, professeure de virologie à l'hôpital Saint-Louis.
Tester massivement la population
Les chiens représentent une alternative pour dépister rapidement un grand nombre de personnes. “Comme le chien détecte une compresse de transpiration positive au Covid-19 en moins de 60 secondes, on peut imaginer du dépistage dans des situations où il y a un grand nombre de personnes, estime Constance Delaugerre. Les aéroports d'une part, poursuit la virologue, mais aussi les universités, où les chiens dépisteraient et où les seules personnes négatives pourraient entrer.” Aux États-Unis, pour accompagner le retour de supporters dans certaines salles NBA, notamment à Miami, des chiens renifleurs ont été disposés dans les différentes entrées afin de filtrer les supporters.
Le professeur Dominique Grandjean, enseignant à l'École nationale vétérinaire d'Alfort et directeur du projet, veut aller plus loin et former les chiens à reconnaître l'odeur du virus sur un masque. “C'est grâce à l'étude sur l'air exhalés des patients positifs et négatifs intubés de l'hôpital Foch de Suresnes qu'on a eu cette idée. Ils ont remarqué que sur les positifs on retrouvait toujours les mêmes molécules spécifiques à la maladie. Ils se sont dit que c'était peut-être les mêmes qu'il y a dans la sueur.”