- Il existe 4 565 variants du gène BRCA2, responsable du cancer du sein. Jusqu'ici, aucune méthode ne permettait de savoir lesquels de ces variants sont bénins ou pathogènes.
- Les chercheurs de la Mayo Clinique ont mis au point un test capable de déterminer quels variants sont susceptibles d'être impliqués dans le cancer du sein. 86 % des variants ont déjà été analysés.
- Cette découverte pourra permettre d'améliorer les soins proposés aux patientes porteuses du gène BRCA2.
Le cancer du sein peut être héréditaire. En cas d’antécédents familiaux, les femmes sont souvent invitées à faire un test génétique qui leur permet de savoir si elles sont porteuses de l'un des gènes responsables de cette maladie, appelés BRCA1 et BRCA 2. Si c’est le cas, elles ont donc un risque accru de développer un cancer du sein. Mais, dans certains cas, les médecins trouvent des variants de ces gènes, qui présentent une pathogénicité inconnue. Ils sont appelés variants de signification indéterminée. Ces variantes génétiques sont donc dépistées par les tests mais les praticiens ne savent pas si elles sont pathogènes ou bénignes. Des chercheurs de la Mayo Clinic ont travaillé sur les variants de signification indéterminée du cancer du sein et ont réussi à mettre au point un test pour déterminer leur caractère pathogène ou bénin. Leur résultats de leur étude ont été publiés dans l'American Journal of Human Genetics.
4 565 variants de signification indéterminés différents dans le gène BRCA2
"Il existe 4 565 variants de signification indéterminés différents dans le gène BRCA2 répertoriés dans la base de données de variantes cliniques du National Institutes for Health (l’une des autorités sanitaires américaines, ndlr)", estime Fergus Couch, chercheur sur le cancer du sein à la Mayo Clinic. Ces données sont issues des tests génétiques analysés en laboratoire et celles des groupes de recherche. Selon Fergus Couch, les 4 565 variants de signification indéterminée représentent environ 50 % de toutes les variantes du gène BRCA2 signalées dans la base de données du National Institutes for Health.
Pas de traitement préventif ni de traitement ciblé pour ces variants
Plusieurs milliers de patientes testées dans le monde sont porteuses de ces variants de signification indéterminés, mais les médecins ne connaissant pas leur signification clinique. Ils ne peuvent donc pas utiliser ces informations pour établir des traitements préventif du cancer du sein. Impossible aussi de les exploiter pour mettre au point des traitements ciblés des tumeurs qui présentent des altérations du gène BRCA2. "La méthode actuelle pour tenter de déterminer la pertinence clinique des variants de signification indéterminée du gène BRCA2 repose sur une série de règles de l'American College of Medical Genetics and Genomics, qui utilisent des informations génétiques sur ces variants et des informations provenant des patientes et des familles des patientes", explique Fergus Couch.
Un test pour déterminer le caractère bénin ou pathogène de ces variants
Les chercheurs américains ont donc mis au point un test pour mesurer l’effet de ces variants de signification indéterminée. Celui-ci permet de déterminer si ces variants sont pathogènes ou bénins. Les chercheurs ont combiné leurs résultats avec les informations issues des règles de l'American College of Medical Genetics and Genomics. "Nous avons constaté que 86 % des variants de signification indéterminée que nous avons étudiés ont été reclassés comme bénins ou pathogènes, ce qui est un pas en avant majeur, explique Fergus Couch. C'est la première fois qu'un test fonctionnel est combiné avec des informations l'American College of Medical Genetics and Genomics de cette manière, et les résultats montrent qu'il est très efficace."
Améliorer les soins proposés aux patientes
À terme, cette étude pourrait améliorer les soins proposés aux patientes. Avec ce test, les médecins sauront immédiatement si les variants de signification indéterminée de leurs patientes sont bénins ou pathogènes. "Les patientes classées comme ayant des variants pathogènes pourront bénéficier d'un dépistage du cancer plus fréquent ou d'une ablation préventive du sein pour réduire le risque de développer un cancer", conclut le chercheur.