Voiture neuve, attention danger ! Avec leur odeur reconnaissable, aussi agréable qu’enivrante, les voitures neuves donnent envie de prendre la route pendant de longues heures. Pourtant, une recherche menée par des scientifiques américains de l’université de Californie à Riversdale indique que passer plus de 20 minutes dans une nouvelle voiture augmente le risque de développer certains cancers. Les chercheurs comparent même cette nocivité à celle des gaz émis par les pots d’échappement. Des résultats qui ont été présentés le 29 janvier dans la revue Environment International.
Des risques à partir de 20 minutes
L’odeur des voitures neuves cache un cocktail de plusieurs produits chimiques qui laissent échapper leurs composés dans l’air qui se maintiennent en forte concentration à l’intérieur des véhicules. En particulier le benzène et le formaldéhyde, présents dans le pétrole et le caoutchouc pour le premier et dans les tapis et les peintures pour le second. “Ces produits chimiques sont très volatils et se déplacent facilement des plastiques et textiles à l'air que vous respirez”, indique David Volz, professeur en toxicologie environnementale et co-auteur de l’étude. L’exposition à ces substances entraîne des symptômes qui varient d’une personne à l’autre, allant de vomissements à des éruptions cutanées. À des niveaux élevés, ces deux produits sont cancérigènes. Le benzène comporte un risque supplémentaire de toxicité pour la reproduction et le développement.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont calculé la dose quotidienne de benzène et de formaldéhyde inhalée par les conducteurs qui roulent pendant une heure. Les résultats ont révélé que le risque de cancer augmente à partir de 20 minutes de trajet. “Bien sûr, il existe une gamme d'exposition qui dépend de la durée de votre séjour dans la voiture et de la quantité de composés que votre voiture émet”, précise Aalekhya Reddam, auteur principale de l’étude.
Ouvrir les fenêtres
Pour réduire les risques, les scientifiques conseillent aux automobilistes de conduire fenêtres ouvertes. “Au moins, avec un peu de circulation d'air, vous dilueriez la concentration de ces produits chimiques à l'intérieur de votre voiture”, estime la chercheuse. Ils ajoutent que les fabricants de voitures devraient également chercher à utiliser d’autres produits. “Il devrait y avoir des alternatives à ces produits chimiques pour atteindre les mêmes objectifs lors de la fabrication des véhicules, a conclu David Volz. Si oui, ceux-ci devraient être utilisés.”