Lors d’une opération pour un cancer, des chirurgiens ont découvert une particularité biologique extrêmement rare chez un patient, qui n’avait pas une mais deux veines jugulaires internes du côté droit. Ce cas, rapporté par BMJ, n’a été observé que chez quatre autres personnes jusqu’ici.
Une deuxième veine jugulaire interne était nichée derrière la première
La veine jugulaire interne est située dans le cou, à côté du nerf vague et des artères carotides. Elle achemine le sang du cou, du visage et du cerveau vers l'oreillette droite du cœur. La veine n'est pas protégée par du cartilage ou des os, et sa lésion peut entraîner une hémorragie mortelle.
Un Indien de 40 ans s'est présenté dans un service de chirurgie avec une lésion dans la bouche, due à un cancer de la peau (carcinome épidermoïde). Pour extraire les tissus cancéreux, une dissection du cou a été entreprise. Au cours de l’opération, les chirurgiens ont repéré un ganglion lymphatique hypertrophié. En déplaçant la veine jugulaire interne droite pour accéder au ganglion lymphatique, ils ont découvert avec une immense surprise qu’une deuxième veine jugulaire interne était nichée derrière la première.
Une étude préopératoire minutieuse désormais recommandée
Le risque hémorragique plus élevé, combiné aux multiples ramifications des deux veines, ont obligé les chirurgiens à adopter une approche encore plus précautionneuse que d'habitude. Heureusement, mis à part cette découverte inhabituelle, l'opération s'est déroulée comme prévu. Un scanner a par la suite confirmé que la duplication des veines se trouvait à la base du cou, au niveau de la vertèbre C6.
"On ne saurait trop insister sur les implications chirurgicales" d’une telle particularité biologique, écrivent les chirurgiens. Ils recommandent désormais "une étude préopératoire minutieuse pour exclure toute variation de la vascularisation de la tête et du cou".