- Pour la plupart des mesures, telles que la rigidité de l'aorte, l'élasticité et l'épaisseur de l'artère carotide, les ultra-athlètes ont présenté une meilleure santé cardiovasculaire que le groupe témoin.
- Certains facteurs de santé, tels que des antécédents familiaux de maladie cardiaque, peuvent donner des résultats inverses.
Trop de sport tue le sport ? Non, répondent des chercheurs de l’université du Colorado qui révèlent qu’outre une légère accumulation de calcium dans leurs artères coronaires, les ultra-sportifs sont toujours en meilleure santé dans l'ensemble que des personnes qui ne pratiquent que modérément le sport. Ils ont présenté leurs résultats le 1er décembre dans la revue Atherosclerosis.
Des tests rigoureux
Des études précédentes avaient révélé que pratiquer trop intensément du sport pouvait causer des lésions cardiaques telles que des cicatrices cardiaques ou une arythmie. Cette nouvelle recherche conclut, elle, que la balance bénéfice/risque est en fait positive. Pour l’étude, les scientifiques ont examiné 25 ultra-athlètes, âgés de 40 à 65 ans qui s’entraînent et concourent depuis au moins 10 ans dans des événements comme des ultra-marathons ou des triathlons. Ils ont comparé ce groupe a un autre, composé de 18 sportifs modérés qui pratiquent au moins 150 minutes d’exercice par semaine. Les deux groupes ont subi une série de tests afin d’être certain qu’ils ne présentent pas de d'autres facteurs de santé susceptibles d'affecter les résultats, tels que l'obésité, un taux de cholestérol élevé ou de l'hypertension.
Les chercheurs ont fait passer une batterie d'examens vasculaires en laboratoire aux participants et ont évalué des éléments tels que la rigidité de leurs artères carotides et la dilatation des vaisseaux dans leurs bras, par exemple. Ils ont ensuite subi des échocardiogrammes ainsi que des imageries de leur taux de calcium dans l'artère coronaire. Les scientifiques rappellent que des dépôts de calcium sont une plaque durcie qui peut être un marqueur de problèmes cardiovasculaires, même lorsqu'une personne ne présente aucun symptôme. Les participants ont également subi des tests de fibrose cardiaque.
Les dépôts de calcium, plutôt une affaire masculine
La plupart des mesures, telles que la rigidité de l'aorte, l'élasticité et l'épaisseur de l'artère carotide, les ultra-athlètes ont été meilleures chez les ultra-sportifs que dans le groupe témoin. Ces résultats ont conduit les chercheurs à conclure que des quantités extrêmes de sport ne sont pas nocives pour la santé. Lorsque d'autres facteurs de risque, tels que la pression artérielle, le cholestérol et l'âge, ont été utilisés avec le score de calcium pour déterminer le risque de maladie cardiaque, la plupart des athlètes étaient en dessous du seuil de traitement par statine. Les chercheurs ont ensuite branché toutes leurs données dans un calculateur de risque de maladie coronarienne et ont constaté que les ultra-athlètes ne sont, là aussi, pas plus à risque que le groupe témoin.
“Nous n'avons pas trouvé de preuves qui nous inciteraient à recommander aux gens de ne pas trop faire d'exercice, a conclu Nate Bachman, doctorant au laboratoire de physiologie cardiovasculaire humaine de l’université du Colorado et co-auteur de l’étude. Les avantages globaux de l'exercice l'emportent sur tout ce que nous avons vu.” Les chercheurs précisent que certains facteurs de santé, tels que des antécédents familiaux de maladie cardiaque, peuvent donner des résultats inverses. “Il y a probablement des gens qui ne devraient pas faire autant d'exercice”, poursuit le chercheur.
Les résultats ont également montré un risque accru de dépôt de calcium dans les artères. Huit des ultra-athlètes ont des dépôts de calcium dans leurs artères, contre seulement deux dans le groupe témoin. Parmi eux, sept sont des hommes. “Ce qui est cohérent avec d'autres études qui ont montré que le calcium a tendance à apparaître plus tôt et à des niveaux plus élevés chez les hommes que chez les femmes”, ont écrit les chercheurs.