Notre attention se focalise plus facilement sur les hommes et les femmes politiques qui sortent du rang, selon une nouvelle étude publiée dans Philosophical Transactions.
En se basant sur la situation aux États-Unis, la psychologue Ingrid Haas vient en effet de prouver que la réaction neurologique est plus forte lorsque, par exemple, un élu républicain adopte une position favorable à de nouvelles taxes, ou qu'un candidat démocrate adopte une opinion critique à l'égard de la réglementation environnementale. C'est à dire quand l'un ou l'autre sont sur une posture inhabituelle pour leur famille politique.
Imagerie cérébrale
En utilisant l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), son équipe a examiné l'insula et le cortex cingulaire antérieur chez 58 individus - deux régions du cerveau qui sont impliquées dans la fonction cognitive - et ont rapporté une activité accrue lorsque les participants lisaient des déclarations en contradiction avec l'affiliation politique d’un élu.
"Si un homme politique a une position qui est en contradiction avec la politique de son parti, il a donc plutôt intérêt à la faire connaître, étant donné que les gens y prêteront plus d'attention", déduit Ingrid Haas. Mais cette activité cérébrale peut aussi éveiller l'attention du public, et sa défiance, face à des propos trop opportunistes. "Il pourrait être stratégique pour certains politiciens de masquer leurs véritables positions", conclut en effet la psychologue.