- Le précédent épisode, entre le 4 et le 8 février dernier, a entraîné le dépôt de plusieurs microgrammes de particules par mètre carré sur une grande partie du sud de l’Europe.
- Dans ces particules, des chercheurs ont relevé la présence de nitrate, de sulfate, de cadmium, de phosphore, de l'ammonium, de fer, d'aluminium, de carbone ou encore de sodium.
Pour la deuxième fois en 15 jours, le ciel français va redevenir jaunâtre. Une deuxième vague de sable venue du Sahara, plus puissante encore que la première, va traverser au-dessus de nos têtes pour aller jusqu’en Scandinavie. Ce ciel ocre n’est pas sans conséquence pour la santé et les poussières qui sont transportées peuvent entraîner des irritations et des problèmes respiratoires.
De l’air rempli de petites particules
Les poussières venues du plus grand désert chaud du monde ont un impact sur la qualité de l’air. Copernicus, le service européen de surveillance de l’atmosphère, a relevé que le précédent épisode, entre le 4 et le 8 février dernier, avait entraîné le dépôt de plusieurs microgrammes de particules par mètre carré sur une grande partie du sud de l’Europe. Une quantité “plusieurs centaines de fois supérieure” à la moyenne. Ces particules entraînent, chez les personnes fragiles, des irritions et des troubles respiratoires.
Une étude, parue en novembre 2008 dans la revue Epidemiology, a révélé que dans le sable transporté depuis le Sahara se trouvent plusieurs particules néfastes pour la santé. Les chercheurs ont relevé la présence de nitrate, de sulfate, de cadmium, de phosphore, de l'ammonium, de fer, d'aluminium, de carbone ou encore de sodium. Ils ajoutent que pendant les épisodes de vagues de poussières désertiques, le nombre de décès augmente de 8,4%. Ce résultat, précisent les chercheurs, est une observation et ne peut pas permettre de conclure que la composition chimique de l’air en est directement responsable. Une autre étude, publiée le 12 mars 2008 dans la revue Environmental Geochemistry and Health, a montré que les brumes de sable sont associées à une augmentation des cas d’asthme ainsi qu’à des problèmes oculaires comme des conjonctivites.
Empêcher les cyclones
Ces brumes résultent d’un système dépressionnaire avec beaucoup de vent pour “décrocher les particules de sable du sol, a décrit le chercheur au Centre national de recherches météorologiques, Vincent Guidard, à Franceinfo. Ces poussières désertiques, une fois soulevées, peuvent monter dans l'atmosphère. Elles sont transportées sur une distance plus ou moins longue.” Cette vague de poussière n’est pas que mauvaise. Le dépôt de poussières dans l’eau de mer permet notamment d’abaisser sa température et d’empêcher la formation de cyclones qui nécessite que l’eau soit chaude.