C’est peut-être l’avenir de la vaccination contre la Covid-19. Alors que partout dans le monde, la vaccination contre le SARS-CoV-2 s’intensifie pour protéger les plus fragiles et faire décroître la pandémie, une start-up canadienne appelée Technologies médicales internationales a décidé d’innover.
Elle vient de mettre au point le Med-Jet H4, pistolet à injection qui expulse un micro-jet de vaccin à travers les pores de la peau. "Au lieu d’une aiguille qui perce la peau, c’est le vaccin ou le liquide lui-même qui sort comme un micro-jet qui est six fois plus petit qu’une aiguille. C’est lui qui perce la peau et qui se diffuse", détaille au Journal de Montréal le directeur des opérations Maurice Menassa.
Non seulement moins douloureuse qu’une injection classique, la vaccination grâce à cette nouvelle technologie déjà homologuée au Canada pourrait aussi être une solution à une possible pénurie mondiale de seringues et d’aiguilles dans le futur.
Des premiers essais encourageants
Mais l’injecteur de vaccin est-il aussi efficace que la seringue ? L’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS) a voulu s’en assurer en le testant avec le vaccin antigrippal, le vaccin antipoliomyélitique, le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), et le vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et l’hépatite B.
Leurs conclusions sont prometteuses puisque la réponse immunitaire de l’organisme serait la même, que le vaccin ait été administré grâce à un injecteur sans aiguille ou avec une seringue classique. Seule ombre au tableau : "un plus grand nombre d’effets indésirables locaux", comme des rougeurs. Les effets secondaires systémiques comme la fatigue, les douleurs musculaires et la fièvre sont cependant moins importants.
Une méthode d’injection encore en phase de test
Reste désormais à savoir si cette méthode d’injection est compatible avec les vaccins disponibles contre la Covid-19. Interrogée par CNEWS, Béhazine Combadière, directrice de recherche à l’Inserm et membre du Centre d'Immunologie et des Maladies infectieuses de Sorbonne Université, estime que les vaccins actuels ne pourront pas être administrés par micro-jets. "Quand on veut vacciner par la peau il faut tenir compte de plusieurs paramètres. Tout d'abord, le vaccin lui-même. Les doses que l’on injecte en vaccination par la peau ne sont pas les mêmes que celles qu'on injecte en intramusculaire, on utilise des doses beaucoup plus faibles", explique-t-elle.
Les chercheurs devront donc mettre au point une formule spécialement dédiée à la vaccination intradermique, ou bien mener des essais avec des doses très faibles pour s’assurer de leur efficacité. Des essais concluants pourront conduire à vacciner davantage de personnes avec moins de doses.