Dans les cantines scolaires lyonnaises, les plats avec viande ont disparu des menus. Si cette décision fait débat, un tel régime serait bénéfique pour la santé, en particulier celle des femmes ménopausées. Une nouvelle étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de l’Iowa et publiée le 24 février dans le Journal of American Heart Association (JAHA) suggère qu’un tel régime permet de réduire de 21% le risque de décès par démence.
Plus de 100 000 femmes ménopausées ont participé à l'étude
Les chercheurs ont analysé les données de plus de 100 000 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans et qui ont participé à l’étude Women's Health Initiative entre 1993 et 2017. Lors de leur inscription à cette étude, les volontaires ont renseigné, par questionnaire alimentaire, leurs apports en plantes (fruits légumes et légumineuses), en protéines végétales (notamment tofu, noix, haricots et pois), en œufs, en produits laitiers, volaille, viande rouge, poisson et crustacés. Au cours de la période de suivi, 25 976 décès ont été recensés dont 6 993 décès par maladie cardiovasculaire, 7 516 par cancer et 2 734 par démence.
L’analyse détaillée des données collectées pendant les 24 ans de l’étude a révélé les bienfaits pour la santé des protéines végétales dans l’alimentation. Par rapport aux femmes ménopausées qui consomment le moins de protéines végétales, celles dont l'apport en protéines végétales est le plus élevé présentent un risque de décès, toute cause confondue, réduit de 9%, de décès par maladie cardiovasculaire diminué de 12% et de décès lié à la démence amoindri de 21%.
Les œufs, bons contre la démence mais pas contre le cancer
À l’inverse, une consommation plus élevée de viande rouge ou de protéines animales augmente le risque de décès lié à la démence de 20%. Une consommation plus élevée de viande, d'œufs et de produits laitiers non transformés est associée à un risque accru respectivement de 12%, 24% et 11% de décès de maladies cardiovasculaires. Les œufs consommés en grande quantité accroissent de 10% le risque de décès par cancer. Les chercheurs ne savent expliquer pourquoi une consommation élevée d’œufs augmente le risque de décès cardiovasculaire et par cancer mais “cela pourrait être lié au mode de préparation des œufs et à leur accompagnement”, suggère le Dr Wei Bao, professeur d'épidémiologie à l'université de l'Iowa et auteur principal de l’étude. Par contre, une consommation plus élevée d'œufs est associée à un risque de décès lié à la démence réduit de 14%.
Les chercheurs concluent que lorsque l’on s’intéresse au régime alimentaire, celui-ci doit être considéré dans son ensemble. “Nos résultats soutiennent la nécessité de prendre en compte les sources de protéines alimentaires dans les futures directives diététiques. Actuellement ces directives se concentrent principalement sur la quantité totale de protéines alors qu’elles devraient également considérer le type de protéines”, ont-ils écrit.