- Comme pour les autres tests, mis à part le salivaire, RunCov fonctionne par le prélèvement d’échantillons nasaux.
- Si la charge virale est importante, le résultat est obtenu en 5 minutes et peut prendre jusqu’à 30 minutes en cas de faible charge virale.
Les tests de dépistage se multiplient. Après les tests PCR, antigénique et salivaire, un quatrième pourrait très vite voir le jour. Développé par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de la Réunion, RunCov présente une double promesse : être plus fiable que le test antigénique et plus rapide que le PCR. Début février, il a reçu le feu vert du ministère de la Santé pour être utilisé.
Rapide et efficace
Comme pour les autres tests, mis à part le salivaire, RunCov fonctionne par le prélèvement d’échantillons nasaux. Pour cela, il faut enfoncer de longs écouvillons dans les narines. L’échantillon prélevé est ensuite placé dans un tube que l’on dépose dans une machine capable de l’analyser instantanément. Si la charge virale est importante, le résultat est obtenu en 5 minutes et peut prendre jusqu’à 30 minutes en cas de faible charge virale. C’est un gain de temps considérable par rapport aux tests PCR, qui nécessitent d’être analysés en laboratoire et pour lesquels il faut attendre une dizaine d’heures pour que la machine détecte la présence, ou non, d’une charge virale. Par ailleurs, ce test est sensible aux différents variants.
Pour la mise au point de ce test nouvelle génération, le Cirad s'est inspiré des méthodes de diagnostic des maladies touchant les végétaux. “Ces méthodes moléculaires dites RT-Lamp, basées sur l’amplification de morceaux d’ADN de l’agent pathogène, fonctionnent aussi sur les virus humains”, précise Isabelle Robène, chercheuse au Cirad de la Réunion, à Libération. La différence avec le test PCR classique qui explique le gain de temps se situe dans le fait que l'ARN du virus n'est pas extrait de l'échantillon mais travaillé à température ambiante.
Bientôt déployé dans les aéroports
Ce test sera bientôt expérimenté. Dans un premier temps, il va être utilisé à l'hôpital de Saint-Pierre puis devrait être déployé dans les aéroports, d’abord pour les voyageurs se rendant de la Réunion vers Mayotte puis sur des vols en direction de la métropole. “Nous pouvons intervenir au pied des patients, dans un aéroport, un parking, un gymnase, il suffit d’une prise électrique”, ajoute Emmanuel Jouen qui travaille également au Cirad. Les résultats sont facilement lisibles puisque le test se fonde sur une technique de fluorescence “quantifiable numériquement”.