- Les anticorps monoclonaux sont des anticorps de synthèse fabriqués en laboratoire qui visent la protéine S utilisée par le virus pour pénétrer et infecter les cellules saines.
- Les interférons sont des protéines appartenant à la famille des cytokines qui ont pour but d’organiser la défense immunitaire.
- L'efficacité de l'herbe à pic et du spray nasal n'est pas encore prouvée.
Après les vaccins, place aux traitements ! Hier jeudi, en conférence de presse, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que deux traitements vont bientôt être mis à disposition pour lutter contre les formes graves de Covid-19. “Ce sont des espoirs nouveaux (...) qui renforcent notre arsenal anti-Covid”, a-t-il indiqué. Les anticorps monoclonaux viennent de recevoir une autorisation temporaire d’utilisation par l’Agence du médicament, alors que l’interféron est en cours d’essais cliniques sur le territoire.
▶ #COVID19 : les traitements.
— TF1LeJT (@TF1LeJT) February 25, 2021
???? @olivierveran évoque 2 nouveautés thérapeutiques : "Un traitement par interféron" et "des anticorps monoclonaux", qui pourront commencer à être administrés avec prudence. Détails ⤵.
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Des milliers de doses d’anticorps monoclonaux espérées à la mi-mars
Le traitement par anticorps monoclonal porte un nom : Bamblanivimab. Il s’agit d’un traitement de synthèse puisque les anticorps sont fabriqués en laboratoire. Ils miment l’action des anticorps naturellement produits par le système immunitaire en cas d’infection. Son objectif est de reconnaître et de cibler l’agent infectieux. Dans le cadre du Covid-19, ils s’attaquent à la protéine S dont se servent les cellules infectieuses pour pénétrer et infecter les cellules saines de l’hôte. Les anticorps monoclonaux pourraient ainsi permettre d’empêcher l’apparition des formes graves chez les personnes les plus à risques et éviter les hospitalisations et les passages en réanimation.
Ce traitement est déjà utilisé depuis deux mois par les services hospitaliers américains et canadiens, et a notamment servi à soigner l’ancien Président des Etats-Unis Donald Trump. “Quelques 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des doses de ce traitement qui pourront commencer à être administrées avec prudence, initialement dans un cadre hospitalier pour des patients âgés de 80 ans et plus et qui ont des troubles d’immunité”, a ajouté Olivier Véran. La France, a révélé le ministre, a commandé “des dizaines de milliers de doses d’anticorps monoclonaux d’une génération supérieure” qui sont attendus à la mi-mars. Dans une note, la Direction générale de la santé précise que pour être efficace, le Bamblanivimab doit être prescrit “dans un délai maximal de 5 jours après le début des symptômes”. Son efficacité sur les variants sud-africain et brésilien n’a pas été démontrée, précise-t-elle, alors qu'il semble efficace contre la souche britannique.
Les interférons, un boost pour la réponse immunitaire
Le traitement par interféron est lui plutôt un “vieux médicament”, a déclaré Olivier Véran. Il permet de “compenser des déficits d’interféron chez certains”, a-t-il précisé. Ces protéines appartiennent à la famille des cytokines qui ont pour but d’organiser la défense immunitaire. “Si vous êtes carencé en interféron, on peut vous administrer ce traitement, ce qui peut limiter les risques de formes graves”, poursuit le ministre de la Santé. Grâce à leur propriété antivirale, les interférons font l’objet de plusieurs essais cliniques dont les premiers résultats sont prometteurs. De nouveaux résultats sur des études menées en France devraient être connus dans les semaines à venir.
Aucune donnée scientifique pour l’herbe à pic et le spray nasal
Parmi les autres traitements vantés comme efficaces contre la Covid-19, l’herbe à pic continue d’être présentée comme un produit miracle en Guadeloupe. Cette plante antillaise, quasi inconnue en métropole, est habituellement utilisée pour traiter des maladies de peau, le diabète et de nombreuses autres infections. Depuis plusieurs années, le laboratoire guadeloupéen Phitobôkaz a misé sur cette plante pour en extraire les molécules et développer un sirop, le Virapic. Cet extrait de la plante empêcherait le virus de se dupliquer dans l’organisme en ciblant la cellule hôte, plutôt que le virus lui-même. Si le prétendu remède a fait l’objet d’un dépôt de brevet le 10 février dernier, aucune étude clinique n’a été menée pour démontrer son efficacité.
Le spray nasal anti-Covid, qui devait être bientôt commercialisé, a été suspendu par l’ANSM alors qu’il promettait d’éliminer 99% du virus en seulement 30 secondes. “Malgré les allégations du fabricant, nous n’avons pourtant reçu aucune donnée de validation clinique démontrant la performance et la sécurité d’utilisation de ce spray, condition indispensable pour qu’un dispositif médical puisse être mis sur le marché selon la réglementation européenne relative aux dispositifs médicaux”, a justifié l’Agence.