- L’équipe de recherche a analysé les données de plus de 4 000 femmes enceintes ayant contracté la Covid-19 au Royaume-Uni et aux États-Unis. Toutes ont accouché entre janvier et septembre 2020. Aucun bébé n’est décédé de la Covid-19 parmi cet échantillon. "Il n’y avait pas non plus de risque accru de mortinatalité ou de poids faible à la naissance", soulignent les chercheurs.
Les conséquences du coronavirus sur la femme enceinte et sur le nourrisson inquiètent. Des chercheurs de l’Imperial College de Londres fournissent des informations rassurantes. D’après leurs travaux, parus dans Ultrasound in Obstetrics and Gynecology, l’infection par la Covid-19 n’augmente pas les risques de bébés morts-nés ou de mort néonatale.
Quels sont les risques pour le bébé ?
L’équipe de recherche a analysé les données de plus de 4 000 femmes enceintes ayant contracté la Covid-19 au Royaume-Uni et aux États-Unis. Toutes ont accouché entre janvier et septembre 2020. Aucun bébé n’est décédé de la Covid-19 parmi cet échantillon. "Il n’y avait pas non plus de risque accru de mortinatalité ou de poids faible à la naissance", soulignent les chercheurs.
Ils constatent toutefois que les naissances prématurées étaient plus nombreuses chez les femmes ayant été infectées par la Covid-19. Parmi les Britanniques, le taux de naissances prématurées était de 12%, soit près du double de la moyenne nationale. Aux États-Unis, 15,7% des femmes contaminées ont accouché prématurément, alors que le taux de naissance prématurée moyen s'élève à 10% dans le pays. Pour les chercheurs, ce taux d’incidence plus élevé n’est pas forcément lié à la maladie en elle-même, mais aux précautions prises par les médecins. Certains décideraient de déclencher l’accouchement par crainte des conséquences potentielles de la maladie sur l’enfant ou sur la mère.
Faut-il vacciner les femmes enceintes ?
Ces chercheurs recommandent de vacciner les femmes enceintes, ou celles qui envisagent de le devenir, en priorité, pour "réduire le risque de naissance prématurée". En France, la Haute autorité de santé n’intègre pas les femmes enceintes à la liste des personnes prioritaires pour la vaccination. "La HAS n’a pas inclus les femmes enceintes dans les populations à vacciner en priorité dans ses recommandations publiées le 30 novembre en raison de l’absence de données sur cette population – exclue des essais cliniques, précise un communiqué. De plus les recommandations nationales étrangères (notamment anglaises) identifiées à ce stade ne recommandent pas la vaccination pendant la grossesse." En cas de nouvelles données scientifiques, favorables à la vaccination, la Haute Autorité de santé pourrait revoir ces recommandations.
Une baisse importante des naissances
Si le virus semble avoir des conséquences réduites pour les femmes enceintes et leurs bébés, il a un impact sur la natalité dans le pays. C’est même du jamais vu depuis la fin du baby boom : les naissances ont fortement baissé en France entre décembre 2020 et janvier 2021. En décembre, il y a eu 7% de naissances en moins par rapport à l’année précédente, souligne l’Insee dans un communiqué.
La baisse s’est accentuée en janvier avec une diminution de 13% des naissances en comparaison à janvier 2020. "Le fait que la baisse en janvier 2021 soit historiquement la plus élevée depuis la fin du baby-boom et qu’elle ait suivi une diminution déjà prononcée en décembre 2020 laisse peu de doute sur le rôle important joué par le contexte de la pandémie sur cette évolution", explique l’Insee. Elle estime que le contexte sanitaire, les fortes incertitudes, les craintes concernant les conséquences du virus sur la grossesse ont incité les couples à reporter leurs projets de parentalité.