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Pollens

Réchauffement climatique : la saison des allergies démarre de plus en plus tôt

Par Mégane Fleury

Chaque année, la saison des allergies arrive avec quelques jours d'avance, la faute au réchauffement climatique. Il est responsable également du déplacement de "nouveaux pollens" qui augmentent les réactions allergiques.

Jevtic/istock
Habituellement, la saison des allergies démarre lorsque les arbres débutent leur pollinisation, à partir de mars, et se termine au début de l’automne.
La hausse des températures dans le monde accélère la floraison des arbres et augmente la concentration en CO2, ce qui contribue à la hausse de la production de pollens.

Le printemps arrive en France. Ces derniers jours, des températures élevées ont été enregistrées dans plusieurs régions : 19,1°C à Dunkerque et Roubaix, 22,7°C à Colmar ou encore 20°C à Paris. Cette douceur retrouvée est réjouissante pour certains, inquiétante pour d’autres. Pour les personnes allergiques, l’arrivée du printemps rime avec le retour de leurs symptômes : nez qui coule, yeux qui grattent, toux, etc. La saison des allergies démarre lorsque les arbres débutent leur pollinisation, à partir de mars, et se termine au début de l’automne. Selon des chercheurs allemands, elle démarre de plus en plus tôt, et cela ne risque pas de s’améliorer. Dans leurs travaux parus dans la revue Frontiers in Allergy, ils expliquent que la saison des pollens démarre plus tôt et dure plus longtemps, à cause du réchauffement climatique. 

Des pollens de plus en plus précoces..

La hausse des températures dans le monde accélère la floraison des arbres et augmente la concentration en CO2, ce qui contribue à la hausse de la production de pollens. Le Dr Annette Menzel, professeur d’éco-climatologue à l’université technique de Munich, et son équipe, ont étudié les pollens depuis six stations dédiées à l’observation de ces particules, situées en Bavière. Ils constatent que les pollens de noisetiers et d’aulne sont arrivés avec deux jours d’avance par an entre 1987 et 2017. Quant aux pollens de frêne et de bouleau, ils gagnaient en moyenne 0,5 jours chaque année. 

..Et qui se déplacent davantage 

Mais ce n’est pas la seule conséquence du réchauffement climatique. "Le pollen est fait pour voler, rappelle le Dr Annette Menzel. Les phénomènes de déplacement doivent être pris en compte." Elle ajoute : "Le transport des pollens a des implications importantes dans la durée, le démarrage et la gravité de la saison des allergies." Avec son équipe, la spécialiste a étudié la circulation des pollens en Bavière. D’après eux, les modifications climatiques peuvent changer les déplacements des espèces, ainsi, les personnes peuvent être exposées à de "nouveaux" pollens. Pour analyser ce processus, ils ont observé les arbres autour des stations d’enregistrement des pollens, à la période de la pré-saison, c’est-à-dire juste avant le début de saison des allergies. Par exemple, si la station détectait la présence de pollens de bouleau, mais qu’ils n’étaient pas en fleur aux alentours et ce pendant plusieurs jours, les chercheurs considéraient qu’il s’agissait d’un pollen transporté. "Nous avons été surpris de constater que le transport de pollen pré-saison était un phénomène courant, observé dans deux tiers des cas", souligne la spécialiste. D’après elle, ces pollens transportés sur une longue distance pourraient avoir des conséquences importantes sur la santé humaine. 

Comment éviter les allergies ?

Il est possible de se prémunir des allergies, en évitant les conduites à risque (jardinage, balade sous les arbres en fleur, etc). Pour une action à long-terme, l’immunothérapie, ou désensibilisation, permet aujourd’hui d’augmenter la tolérance à certains allergènes.