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TCR-T cell

Cancer du foie : un essai d'immunothérapie cellulaire à Rennes

Par Paul-Emile François

Dans le cadre d'un essai international, un patient de 59 ans a bénéficié d'une autogreffe de globules blanc reprogrammés pour attaquer les cellules cancéreuses.

Shidlovski/iStock
Chez un patient de 59 ans non opérable, une autogreffe de lymphocytes reprogrammés a été réalisée
Cette technique est déjà utilisée dans le traitement de cancers du sang

C'est l'un des cancers les plus agressifs et qui touche un nombre de plus en plus important de patients en France où l'on enregistre 10 000 nouveaux cas par an. Le cancer du foie, lorsqu'il est diagnostiqué à un stade précoce, peut être traité par une ablation de la tumeur mais pour les formes plus évoluées, les traitements reposent sur de la chimiothérapie ou des thérapies ciblées. Ce cancer fait partie des plus dangereux et occupe la cinquième place en termes de mortalité.

Les équipes du CHU de Rennes et du Centre Eugène Marquis, dans le cadre d'un essai international, testent un nouveau traitement d'immunothérapie cellulaire appelé TCR-T cells : il vise, précise l'AFP, à reprogrammer génétiquement des globules blancs du patient pour qu'ils attaquent les cellules cancéreuses. Cette technique qui ne serait destinée qu'aux cas de cancer du foie inopérables est utilisée à Rennes depuis 2020 sur un patient de 59 ans atteint d'un hépatocarcinome, la forme la plus répandu de cancer du foie et aussi celle qui provoque le plus grand nombre de décès, chez lequel les traitements classiques n'ont pas fait régresser la maladie.

Des lymphocytes reprogrammés en laboratoire et réinjectés dans le sang

"Nous prenons les globules blancs qui sont capables de reconnaître les microbes et les attaquer et ceux-ci sont reprogrammés en laboratoire aux Etats-Unis pour qu'ils puissent reconnaître, à l'aide d'un petit récepteur dont ils sont équipés à leur surface, les cellules cancéreuses visées avant d'être réinjectés dans le sang du patient", explique le professeur Roch Houot du CHU de Rennes.

Ce traitement à propos duquel l'équipe de Rennes estime "qu'il est trop tôt pour parler d'efficacité" a été mis au point grâce à une collaboration avec des services d'hématologie qui utilisent cette technique d'immunothérapie cellulaire dans les cancers du sang dits "liquides" tels que leucémie et lymphomes. Dans le cas du patient traité à Rennes qui fait l'objet d'un  suivi régulier, une chimiothérapie préalable a été nécessaire afin de préparer sa moelle osseuse pour que l'autogreffe de globules blancs reprogrammés soit acceptée par son organisme.