Alors que la vaccination est très insuffisante en France, une nouvelle manière de traquer le papillomavirus humain (HPV) se développe en Grande Bretagne. Les Anglaises peuvent désormais se dépister elles-mêmes à domicile, sans avoir besoin de prendre rendez-vous chez le gynécologue et de faire un frottis, deux démarches chronophages et souvent douloureuses.
Concrètement, le service national de santé (NHS) britannique envoie chez les femmes en retard sur leur frottis un kit de dépistage. Un long coton tige doit être inséré dans le vagin, puis placé dans un récipient étanche. Le colis peut ensuite être envoyé par la poste aux laboratoires d’analyse médical. Si la personne est positive au HPV, elle sera invitée à consulter un gynécologue pour un examen médical plus approfondi, qui vérifiera notamment l'absence de lésions pré-cancéreuses.
Cancers et HPV
Le HPV est plus ou moins impliqué dans au moins huit localisations de cancers : le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, la cavité orale, le larynx et le pénis. Chaque année, en France, 6 300 nouveaux cas de cancers sont attribuables aux infections liées au papillomavirus humain, que n'arrêtent pas les préservatifs.
Le dépistage est d'autant plus important qu'en 2019, seules 27,9% des jeunes Françaises de 16 ans étaient vaccinées contre le HPV. Ce chiffre place la France très en dessous des objectifs fixés par le plan cancer (à 60%, NDLR), et très loin derrière nos pays voisins. Dans ce cadre, la société française de colposcopie (SFCPCV) "rappelle que si l’extension de la vaccination anti-HPV aux garçons est indispensable, il est également impératif d’augmenter la couverture vaccinale de jeunes filles".
Après l’avis favorable de la Haute Autorité de Santé (HAS), la vaccination contre les infections à papillomavirus humain est ouverte depuis le premier janvier aux garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans.