Pour se repérer dans l’espace, certains ont plus de facilité que d’autres. Une réalité logique puisque le sens de l’orientation est en partie inné. Le cerveau parvient à retrouver son chemin grâce à un calcul complexe et inconscient qui mobilise plusieurs cellules dans différentes zones. Les cerveaux ne sont pas tous égaux pour résoudre ce calcul mais des chercheurs ont montré qu’avec de l’entraînement, il est possible d’améliorer son sens de l’orientation.
Trois types de cellules impliquées
Pour retrouver sa route, le cerveau effectue un calcul dans lequel il mêle diverses informations qu’il condense pour trouver une information simple. Ce traitement cognitif est désigné sous le concept d’“intégration du chemin”, comme le souligne Sciences et Avenir. Pour effectuer ce calcul, le cerveau utilise de nombreuses données qu'il a intégré, telles que des données proprioceptives, comme le mouvement de nos jambes, et visuelles avec différents éléments qui peuvent servir de repères. L’ensemble de ces informations sont rassemblées par le cerveau pour lui permettre d’établir quel est le bon chemin à prendre.
Précisément, le calcul effectué par le cerveau nécessite la mobilisation de trois types de cellules. Ce sont d’abord les cellules de lieu, situées dans l’hippocampe, qui sont impliquées. Ces dernières sont activées lorsque l’on pense à un lieu précis. Ce sont ensuite les cellules de grille qui sont utilisées. Logées dans le cortex entorhinal, elles envoient des informations de calcul de déplacements à l’hippocampe où se trouvent les premières cellules. Enfin, les changements de direction sont pris en charge par le corps ellipsoïde, une petite structure ovale au centre du cerveau.
Entraîner son cerveau pour améliorer son sens de l’orientation
Pour ceux dont le cerveau peine à faire ce calcul et qui ont un mauvais sens de l’orientation, pas de panique, cela n’est pas définitif. Des changements structurels durables sont possibles, avec de l’entraînement. En octobre 2006, une étude parue dans la revue Hippocampus a comparé les cerveaux de plusieurs taxis londoniens et chauffeurs de bus. Elle a révélé que l’hippocampe des premiers, nécessaire tant pour la mémoire à long terme que la navigation spatiale, est plus développé. Alors que les seconds effectuent tous les jours les mêmes trajets, les chauffeurs de taxi empruntent sans cesse de nouvelles routes, ce qui a pour conséquence de faire pousser de nouveaux neurones et de multiplier le nombre de connexions des neurones existants dans l'hippocampe. Une preuve qu’en stimulant son sens de l’orientation, il est possible de l’améliorer.