Et si le bonheur nous permettait de vivre plus longtemps, et en meilleure santé ?
C’est la conclusion d’une nouvelle étude publiée dans la revue The Milbank Quarterly, qui montre qu'une plus grande satisfaction dans la vie est associée à une meilleure santé physique, psychologique et comportementale.
Elle a été menée par des chercheurs de l’université de Colombie-Britannique à Vancouver (Canada), auprès d’un échantillon représentatif de 12 998 adultes américains de plus de 50 ans. Les participants ont été invités à auto-évaluer leur satisfaction dans la vie, ainsi que leur santé. Ils ont ensuite été suivis pendant quatre années, au cours desquelles ils ont régulièrement répondu à des questionnaires sur leur santé et leur bien-être physique, comportemental et psychosocial.
Une diminution de 26 % du risque de mortalité
"La satisfaction de vivre est l'évaluation que fait une personne de sa propre vie en fonction des facteurs qu'elle juge les plus pertinents, explique le Dr Eric Kim, professeur adjoint au département de psychologie de l'UBC et principal auteur de l'étude. Si la satisfaction de vivre est façonnée par la génétique, les facteurs sociaux et l'évolution des circonstances de la vie, elle peut également être améliorée tant au niveau individuel que collectif au niveau national."
Les résultats sont impressionnants. Ils montrent qu’une plus grande satisfaction de la vie est associée à une réduction de 26 % du risque de mortalité, de 46 % du risque de dépression, de 25 % du risque de limitation des fonctions physiques. Les personnes qui se disent heureuses ont aussi un risque inférieur de 12 % de souffrir de douleurs chroniques et de 14 % de troubles du sommeil. Elles ont par ailleurs une probabilité accrue de 8 % de pratiquer fréquemment une activité physique et présentent de manière générale un meilleur bien-être psychologique, sur la base plusieurs indicateurs tels que l’affect positif, l’optimisme, le but dans la vie et la maîtrise.
Pour le Dr Kim, "les résultats de cette étude suggèrent que la satisfaction de vivre est un objectif précieux dont les décideurs politiques doivent tenir compte lorsqu'ils améliorent les résultats en matière de santé physique, psychologique et comportementale au niveau politique". Il précise avoir décidé d’examiner une période de données car l'évolution des niveaux de satisfaction de la vie est un déterminant important du comportement électoral. Et les cycles électoraux ont lieu environ tous les quatre ans dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis.
"Il est dans l'intérêt des campagnes électorales et de réélection des décideurs politiques de réfléchir à la manière dont la satisfaction de vivre peut être améliorée", conclut le Dr Kim.