Les femmes enceintes doivent-elles se faire vacciner contre la Covid-19 ? Oui, mais prioritairement les plus fragiles, selon un nouvel avis rendu par la HAS mardi 2 mars.
Priorité aux vaccins ARN
Pour les femmes enceintes, la HAS rappelle que malgré l’absence de données suffisantes au cours de la grossesse, "l’administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n’est pas contre-indiquée". "Elle doit être envisagée si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques pour la mère et le fœtus", précisent les experts. En particulier, la vaccination doit être envisagée :
- pour les femmes enceintes de plus de 35 ans ;
- Pour les femmes enceintes présentant d’autres comorbidités, comme par exemple l’obésité et le diabète ;
- Pour les femmes enceintes susceptibles d’être en contact avec des personnes infectées du fait de leur activité professionnelle.
Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour le vaccin à vecteur viral d’AstraZeneca, et compte tenu des syndromes de type grippal ayant été rapportés avec ce produit, la HAS, conformément aux recommandations de l’ANSM, privilégie chez la femme enceinte les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquels les recherches n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus.
Par ailleurs, même s'il n’existe pas d’étude sur le passage de ces vaccins dans le lait ou chez la femme allaitante, la HAS rappelle que, sur la base des mécanismes biologiques (dégradation rapide des ARNm), il n’y a pas d’effet attendu chez le nourrisson et l’enfant allaité par une femme vaccinée. "La vaccination chez la femme allaitante est donc possible", estiment les scientifiques.
Quel impact de la Covid-19 sur les femmes enceintes ?
Les nouvelles données majoritairement issues d’une étude américaine portant chez les femmes enceintes indiquent désormais que la grossesse est un facteur de risque indépendant de développer des formes graves, qu'il s'agisse des hospitalisations ou des décès associés à la Covid-19. Bien que ce risque soit plus faible que pour les patients âgés ou présentant des comorbidités, celui-ci semble augmenter avec l’âge de la mère (>35 ans) et avec la présence de comorbidités telles que l’obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Ceci reste à confirmer à partir d’autres études, réalisées notamment sur des populations de femmes européennes.
Des chercheurs ont également démontré que l’infection par la Covid-19 n’augmente pas les risques de bébés morts-nés. Ils ont cependant constaté que les naissances prématurées étaient plus nombreuses chez les femmes ayant été infectées par le SARS-CoV-2.