Plus de 40 % des porteurs du virus de l'hépatite C s'ignorent. C'est le constat de l'association SOS Hépatites qui démarre ce lundi et durant tout le mois sa campagne d'information et de sensibilisation à cette forme d'hépatite souvent méconnue des Français. Parmi les raisons les plus souvent avancées pour justifier ce mauvais résultat, celle du dépistage qui continue de rater une partie de sa cible. Pourtant, cette infection chronique du foie causée par un virus qui se transmet par le sang lorsqu'elle n'est pas pas diagnostiquée et traitée à temps peut provoquer une cirrhose, voire un cancer du foie.
Et cette situation n'est pas rare. D'après l'Institut de veille sanitaire (Invs), le dépistage de l'hépatite C, mais aussi B, reste insuffisamment ciblé. S'il est fréquemment proposé aux usagers de drogues, il ne l'est pas assez pour les autres groupes à riques, notamment les personnes originaires d'un pays à forte endémie ou à celle en situation de précarité.
Autre point faible, le système de dépistage n'est pas systématisquement proposé aux personnes ayant subi un acte chirurgical invasif ou aux personnes tatouées ou ayant un piercing. Conclusion pour l'Insv, « le renforcement de ce dépistage reste l'une des priorités des autorités sanitaites car 55% des personnes infectées par le VHB et 41% par le VHC ignoraient leur statut en 20004 ».
C'est d'ailleurs sur ce dépistage méconnu que SOS Hépatites axe sa campagne de communication avec un slogan : « A la rentrée, faites-vous dépister et plaquez l’hépatite C ! »
Au placardage un peu partout de ce slogan, viendront s'ajouter des chroniques diffusées sur les radios, à la télévision et sur internet. Sous forme d’interviews de médecins et de témoignages de patients, elles auront pour mission de faire de la prévention auprès du public, mais aussi d'insister sur la nécessité de se faire dépister quand on a pu connaître des situations à risque.
Car malheureusement, cette méconnaissance de la maladie et du dépistage a des conséquences directes pour le public. Aujourd'hui encore, en France métropolitaine, environ 200 000 personnes sont infectées par l’infection virale C. 2.600 en décèdent tous les ans.