- En France, plus d’1 femme sur 3 n’a jamais observé son intimité.
- 24% des Françaises avouent que leur première masturbation n’a eu lieu que vers 18 ans et plus.
Encore aujourd’hui, il règne un véritable tabou autour du corps des femmes, et l’intimité féminine n’est que trop rarement mise en valeur. "Dans l’art ? Alors que les statues ou les peintures d’hommes nus remplissent les musées, le sexe des femmes est habituellement caché. D’un point de vue éducatif ? Même l’école lui fait la tête, au point que certains manuels scolaires n’en fassent même pas mention. Les réseaux sociaux ? Actuellement, les réseaux sociaux censurent régulièrement certains contenus car ils ne font pas de différence entre l'expression sexuelle et l'exploitation sexuelle malgré l’émergence de contenus d’éducation sexuelle, contenus pour palier au cours que l’on aurait aimé avoir au lycée. Dans les médias ? Il faut attendre 1998 pour voir apparaître le premier sondage sur le clitoris", analyse Terpan Prévention, en s’appuyant sur les chiffres d’un nouveau sondage.
Les raisons de ce tabou
En France, plus d’1 femme sur 3 n’a jamais observé son intimité. 35% des sondées déclarent n’avoir jamais vu leur clitoris, et un autre tiers seulement une fois ou deux. Les raisons de ce tabou ? "Ce n’est pas beau", "Je n’ai pas ressenti le besoin de l’observer", ou encore "Je n’ai pas osé", expliquent les femmes de l’enquête.
En revanche, 4 femmes sur 5 savent situer leur clitoris. 53% d’entre elles déclarent l’avoir découvert de manière anatomique, et 43% l’ont identifié comme objet de plaisir.
Un manque d’enseignement de l’anatomie féminine
Concernant la masturbation, 24% des répondantes avouent que leur première expérience n’a eu lieu que vers 18 ans et plus. Elles sont aujourd'hui 45% à avoir connu leur première masturbation entre 13 et 14 ans, 17% entre 15 et 16 ans, et 14% entre 16 et 17 ans.
Pour les sondeurs, ces chiffres s’expliquent par un manque d’enseignement de l’anatomie féminine. "La représentation que l’on se fait du sexe féminin passe surtout par les pornos", rappelle Kamal Yahiaoui, président de Terpan Prévention. "Il règne même encore aujourd’hui une sorte d’obscurantisme clitoridien. Alors que le corps masculin et son anatomie bénéficient d’une exposition assumée à travers le temps, le corps féminin et son intimité restent cachés", conclut Kamal Yahiaoui.