- C'est le premier essai clinique randomisé qui évalue les effets de la vitamine D sur des patients Covid
- L'administration d'une dose élevée unique de vitamine D n'a pas montré de différence significative par rapport à une placebo
La vitamine D ne serait pas, finalement, le remède miracle que certains avaient imaginé contre la Covid-19. Une étude publiée en octobre 2020 dans le Journal of Clinical Endrocinology & Metabolism montrait que les patients ayant reçu des compléments de cette vitamine aux multiples bienfaits reconnus étaient moins enclins à développer des formes graves de la maladie. Mais une nouvelle recherche menée cette fois par des équipes brésiliennes et publiée le 17 février dernier dans le JAMA affirme que l'utilisation de la vitamine D pour traiter les patients hospitalisés pour une Covid modéré à sévère n'apporte pas une efficacité supérieure comparée à un placebo !
Pas de réduction de la durée d'hospitalisation ni des autres résultats cliniques
"Il s'agit du premier essai clinique randomisé à montrer ces résultats", soulignent les auteurs de cette nouvelle étude réalisée par l'Ecole de Médecine de l'université de Sao Paulo et l'hôpital de campagne d'Ibirapuera qui démontre "qu'une seule dose élevée de vitamine D n'a pas réduit de manière significative la durée de séjour à l'hôpital ni amélioré les autres résultats cliniques chez les patients atteints de Covid-19 modérée à sévère".
L'essai s'est déroulé auprès de 240 patients. Il s'agit d'un essai en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo. Les patients du groupe "vitamine D" ont reçu une dose unique de vitamine D dissoute dans une solution d'huile d'arachide. Ceux du groupe placebo ont reçu une simple solution d'huile d'arachide. Les deux produits administrés étaient identiques en goût, odeur et consistance. Résultat : la durée d'hospitalisation médiane n'était pas significativement différente entre les deux groupes, pas plus sue le besoin de ventilation mécanique ou la mortalité hospitalière.
La vitamine D peut améliorer la réponse immunitaire globale
Le postulat était que la vitamine D peut améliorer la réponse immunitaire globale et que son insuffisance est un facteur de risque potentiel de maladie aigües des voies respiratoires. "L'hypothèse principale était qu'une dose unique de vitamine D réduirait la durée de séjour à l'hôpital, soulignent les auteurs de cet essai. De plus, ajoutent-ils, un petit essai non randomisé avait démontré que l'administration régulière de vitamine D avant l'infection était associée à une meilleure survie et à une moindre gravité de la maladie chez des patients Covid âgés".
Les limites apportés sur les conclusions de ce travail par ceux qui ont réalisé cet essai clinique portent essentiellement sur le fait que le pourcentage de patients inclus dans ce travail et présentant un déficit en vitamine D était "inférieur à ceux rapportés dans d'autres cohortes". Autrement dit, les patients étudiés n'avaient peut-être tout simplement pas besoin d'une supplémentation en vitamine D ...