- Une enquête est en cours auprès de l’Agence européenne des médicaments pour établir, ou non, un lien entre la formation de caillots sanguins et le vaccin AstraZeneca.
- En tout, 22 cas de thromboses ont été signalés ce mardi sur plus de trois millions de personnes vaccinées avec ce sérum dans l’Union européenne, en Norvège et en Islande.
- Johnson & Johnson présente une efficacité de 85% contre les formes graves de la maladie et des résultats qui oscillent entre 57% et 72% pour les formes modérées à sévères.
Chassé-croisé entre les vaccins ce jeudi 11 mars. L’Agence européenne des médicaments (AEM) vient d’autoriser le déploiement du vaccin développé par Johnson & Johnson sur son territoire dont les premières doses sont attendues à la mi-avril. Mais le même jour, sept pays européens (Danemark, Norvège, Islande, Autriche, Estonie, Lituanie, Lettonie, Luxembourg) ont décidé de suspendre le vaccin AstraZeneca par prévention, en raison de craintes liées à des cas de formation de caillots sanguins chez plusieurs patients.
22 cas de thromboses pour 3 millions de vaccination
Le Danemark a annoncé suspendre l’utilisation du vaccin développé par AstraZeneca après que des “des cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes ayant été vaccinées” aient été rapportés, a déclaré l’Agence nationale de santé ce jeudi. Cette pause, annoncée au moins pour les deux prochaines semaines, vise à éclaircir les raisons d’apparition de ces caillots sanguins. “À l’heure actuelle, on ne [peut] pas conclure à l’existence d’un lien entre le vaccin et lesdits caillots sanguins”, a précisé l’Agence. Une enquête est en cours auprès de l’Agence européenne des médicaments après le décès d'une personne ayant reçu le vaccin. “Il existe une documentation importante prouvant que le vaccin est à la fois sûr et efficace. Mais, avec l’Agence danoise des médicaments, nous devons réagir aux informations faisant état d’éventuels effets secondaires graves, à la fois au Danemark et dans d’autres pays européens”, a commenté Søren Brostrøm, le directeur de l’agence danoise.
Dans la foulée de ces annonces, les autorités sanitaires norvégiennes et islandaises ont décidé par prévention de suspendre à leur tour les vaccinations avec le sérum d’AstraZeneca. “Nous faisons une pause en Norvège dans la vaccination avec AstraZeneca, a déclaré un haut responsable de l’Institut national de santé publique, Geir Bukholm, lors d’une conférence de presse. Nous attendons des informations pour voir s’il y a un lien entre la vaccination et [des cas de formation] de caillots sanguins.”
L'Autriche a décidé en début de semaine de suspendre le vaccin produit par le laboratoire anglo-suédois après le décès d'une infirmière de 49 ans qui a succombé à de graves troubles de la coagulation quelques jours après l'avoir reçu. Quatre autres pays européens, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, ont suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot. Mercredi, une enquête préliminaire de l'Agence européenne des médicaments (EMA) a souligné qu'il n'existait aucun lien entre le vaccin d'AstraZeneca et le décès survenu en Autriche. En tout, 22 cas de thromboses - provoquées par la formation d'un caillot sanguin dans une veine qui peut bloquer le passage du sang - ont été signalés ce mardi sur plus de trois millions de personnes vaccinées avec ce sérum dans l’Union européenne, en Norvège et en Islande.
Johnson & Johnson, 85% d'efficacité contre les formes graves
Le vaccin anti-Covid Johnson & Johnson a lui été validé par l'Agence européenne des médicaments et devient le quatrième à recevoir une autorisation d'utilisation sur le territoire européen. Contrairement aux autres vaccins, il ne ne nécessite qu'une seule dose pour être pleinement efficace. Les essais cliniques de phase 3 ont montré une efficacité de 85% contre les formes graves de la maladie et des résultats qui oscillent entre 57% et 72% pour les formes modérées à sévères. Sanofi a déjà fait savoir qu’il allait produire ce vaccin à compter du troisième trimestre de cette année, promettant un rythme de fabrication de 12 millions de doses par mois. En attendant, les premières doses sont attendues pour le courant du moins d'avril mais le ministère de la Santé n'exclut pas “un petit décalage éventuel jusqu'en mai”.