- La thermoplastie bronchique est recommandée depuis 2016 par la Haute autorité de santé (HAS) et remboursée depuis le 14 juillet 2018.
- Elle est réservée aux adultes souffrant d’un asthme sévère, chez qui les traitements classiques ont échoué.
- Le but est de diminuer le volume de muscles pour agrandir le diamètre de la bronche afin d’augmenter le volume d’air circulant.
C’est une révolution dans le traitement de l’asthme. La thermoplastie bronchique, une technique qui utilise la chaleur pour détruire la paroi des bronches épaissie, est recommandée depuis 2016 par la Haute autorité de santé (HAS) et remboursée depuis le 14 juillet 2018. Les premières études ont montré une diminution des crises d’asthme pendant au moins cinq ans et un moindre recours aux traitements médicamenteux par corticostéroïdes. Une nouvelle recherche, parue le 29 janvier dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, l’efficacité de la thermoplastie bronchique dure au moins 10 ans après son utilisation.
Une efficacité sur 10 ans
La thermoplastie bronchique est réservée aux adultes souffrant d’un asthme sévère, chez qui les traitements classiques ont échoué. Elle consiste à chauffer l’intérieur des bronches à 65 °C, à l’aide d’une sonde de radiofréquence introduite par un cathéter. L’intervention se pratique sous anesthésie générale. Le but est de diminuer le volume de muscles pour agrandir le diamètre de la bronche. Le traitement vise à réduire de 50 à 70% cette hypertrophie afin d’augmenter le volume d’air circulant. En général, trois séances espacées de trois semaines sont nécessaires.
Des essais ont d’abord montré que la thermoplastie bronchique permet de réduire le recours à la cortisone orale. Ils ont donné de bons résultats à cinq ans mais aucune donnée n’était disponible sur les années suivantes. Dans la nouvelle étude, une centaine de patients ont été suivies pendant environ douze et à travers 16 centres répartis dans plusieurs pays (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Brésil, Pays-Bas). Le taux d’exacerbation était similaire parmi les patients que ce soit à un an de suivi, à cinq ou bien à dix ans, autour de 20 à 25 %. L’évaluation de la qualité de vie et de la spirométrie, qui reflète la capacité pulmonaire, ont également montré une évolution similaire au cours du temps.
Les moins de 40 ans, les plus réceptifs
Le détail des résultats se veut encourageant sur les effets à long terme de cette méthode qui est uniquement disponible dans quelques centres spécialisés à travers la France. Ils montrent que l’efficacité perdure et que le risque de dilatation des bronches est faible puisqu’il n’a été rapporté que chez 7% des patients. Une analyse en sous-groupes a par ailleurs mis en évidence le fait que les patients de moins de 40 ans répondent mieux au traitement. Plus des trois-quarts des volontaires âgés de moins de 40 ans (76%) ont bien répondu à la thermoplastie bronchique contre 61% des plus de 40 ans. Les patients présentant une obstruction respiratoire fixée sur la spirométrie ont semblé également être les plus réceptifs.