- Le facteur économique aurait aussi un lien sur l’irrégularité du cycle de sommeil de ces enfants et sur le chiffre élevé de leur IMC.
- Les enfants de famille monoparentale sont également plus enclins à avoir un sommeil irrégulier.
C’est bien connu, il est préférable d'avoir un cycle de sommeil régulier. Autrement dit, se coucher et se lever tous les jours aux mêmes heures. Ce conseil est d’autant plus vrai chez les enfants car, selon une étude publiée dans la revue Annals of Behavioral Medicine, ceux qui ont des horaires irréguliers de sommeil auraient plus de risques d’avoir un indice de masse corporelle (IMC) élevé.
L’IMC est un indicateur qui permet d’estimer la corpulence d’un individu. Pour le calculer, il suffit de diviser le poids en kilogrammes par la taille en centimètres au carré. Le fruit de cette opération donne un chiffre qui détermine dans quelle catégorie se situe la personne : dénutrition (en dessous de 16,5), maigreur (de 16,5 à 18,5), corpulence normale (de 18,5 à 25), surpoids (de 25 à 30), obésité modérée (de 30 à 35), obésité sévère (de 35 à 40), obésité morbide ou massive (plus de 40). Bien sûr, en plus d’un cycle de sommeil régulier, les scientifiques conseillent l’adoption d’une alimentation équilibrée et d’un mode de vie sain, comprenant de l’activité physique.
Les facteurs économiques et sociologiques ont aussi un impact sur l’IMC
Selon les résultats de cette étude, les enfants qui ont des horaires de sommeil irréguliers ont un IMC plus élevé. Inversement, ceux qui se couchent et se lèvent toujours aux mêmes heures ont un IMC plus bas. “Nous savons depuis un certain temps que l'activité physique et la qualité de l'alimentation sont de très bons prédicteurs du poids et de l'IMC, estime Lauren Covington, auteure principale de l’étude. Je pense que (l’étude) montre vraiment que le sommeil joue peut-être un rôle plus important ici qu'on ne le pense.”
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont analysé le sommeil et l’activité physique de 207 enfants, vivant majoritairement dans des conditions sociales précaires. En effet, 70% des familles auxquelles ils appartenaient vivaient en dessous du seuil de pauvreté des États-Unis, pays où l’étude a été menée. Selon les auteurs, ce facteur économique aurait aussi un lien sur l’irrégularité du cycle de sommeil de ces enfants et sur le chiffre élevé de leur IMC. Une réalité déjà connue. En 2017, selon l'étude ESTEBAN 2014-2016 (étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition) publiée par Santé Publique France, la prévalence du surpoids - obésité incluse - était supérieure chez les enfants dont les personnes de référence du ménage étaient les moins diplômées, ce qui va souvent de pair avec des ressources économiques faibles.
21% des enfants vivent dans une famille monoparentale
En effet, pour certaines de ces familles, la gestion des enfants peut être compliquée, notamment lorsqu’il s’agit d’un parent seul. Les petits peuvent être amenés à se coucher ou à manger seuls, si le père et/ou la mère travaille en horaires décalés. Ainsi, respecter une discipline horaire leur est bien plus difficile que lorsque les adultes sont au foyer et imposent un rythme. Selon l’Insee, en 2018, en France, 21% des enfants mineurs vivaient dans une famille monoparentale. Malgré tout, les scientifiques soulignent l’importance de cette règle - respecter des horaires de sommeil réguliers - surtout pour des familles aux faibles revenus économiques. Il s’agit du moyen le plus accessible de limiter la prise de poids de leurs enfants, moins coûteux que la pratique d’un sport ou l’adoption d’une alimentation équilibrée.