- Les acariens n’aiment pas le soleil, le grand air, l’aération, la lumière donc le plus important est d'aérer, son lieu de vie et de travail.
- Les polluants intérieurs proviennent généralement des fumées de cuisson, du tabac, des bougies, des diffuseurs huiles essentiels ou encore des produits d’entretien.
- Il y a une errance thérapeutique de 7 ans en moyenne avant la première consultation : il est important de consulter aux premiers signes.
Les Français passent en moyenne 80% de leur temps dans des lieux clos, une proportion qui a largement augmenté ces 12 derniers mois. Et c’est justement à l’intérieur que nous sommes le plus exposés aux allergènes et aux polluants qui aggravent les allergies. Par exemple, 75% des allergies respiratoires sont dues aux acariens. Les Français ont pourtant peu conscience de cette réalité : selon un sondage Ifop présenté à l’occasion de la Journée Française de l’Allergie 2021, près de 9 Français sur 10 ignorent que l’air intérieur est davantage propice aux allergènes et polluants.
Le plus important : aérer
De plus en plus de Français souffrent d’allergies. Selon le sondage Ifop, plus d’un Français sur 2 déclare souffrir d’au moins une allergie, une proportion qui a augmenté significativement par rapport à la précédente étude datée de 2017 (34%). Selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, les Français passent 80% du temps en moyenne en espaces clos, où l’environnement est 5 à 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur. Pourtant, près d’un Français sur deux pense qu’il est mieux protégé chez lui qu’à l’extérieur face aux allergènes et aux polluants.
Pour éviter que la situation allergique n’empire, des gestes simples permettent d’améliorer lé situation. Cela commence par bien aérer son lieu de vie, comme de travail. “Les acariens n’aiment pas le soleil, le grand air, l’aération, la lumière”, rappelle à Pourquoi Docteur Sophie Silcret-Grieu, allergologue. Selon le sondage Ifop, seuls 4 Français sur 10 aèrent correctement leur hébergement, une proportion qui tombe à tout juste 33% au travail. “Plus on a de matériaux qui retiennent les poussières, plus il y a d’acariens qui se reproduisent dans des conditions idéales dans la literie (matelas, oreiller)”, poursuit-elle avant de conseiller d’utiliser des housses de literie et de privilégier le synthétique pour isoler les acariens. L’aspirateur doit également être passé régulièrement et le filtre doit être vérifié régulièrement.
Les moisissures à surveiller
Autre source d’allergie, les animaux de compagnie dont les poils et le sébum contiennent des allergènes. “L’allergie au chat est la plus fréquente mais bien souvent quand on est allergique au chat, on est allergique à d’autres mammifères comme les hamsters ou les cochon-dindes”, avance l’allergologue. Pour ceux qui y sont allergiques, il vaut mieux l’empêcher d’aller dans la chambre, passer un gant humide sur ses poils et préférer les femelles.
Les moisissures constituent une autre source d’allergies d’intérieur. Comme pour les acariens, le mieux est d’aérer un maximum pour éviter qu’elles ne se forment. “Souvent, les gens ont l’impression d’être allergique aux moisissures mais cela peut cacher une allergie aux acariens”, met en garde Sophie Silcret-Grieu. Les dégâts des eaux et les murs humides doivent être surveillés avec attention. “Attention également pour ceux qui ont beaucoup de plantes vertes, les moisissures peuvent se développer dans bac d’eau”, ajoute l’allergologue.
Concernant les polluants intérieurs, ils proviennent généralement des fumées de cuisson, du tabac, des bougies, des diffuseurs huiles essentiels ou encore des produits d’entretien. “Ils provoquent agression muqueuse respiratoire qui peuvent aggraver allergies”, avance Sophie Silcret-Grieu.
7 ans d’errance thérapeutique
L’allergologue insiste sur la nécessité de consulter lors de l’apparition de symptômes allergiques. “Il y a une errance thérapeutique de 7 ans en moyenne” avant la première consultation. “Ce n’est pas une fatalité de devoir consulter mais les symptômes ne sont pas bénins, cela peut avoir un vrai retentissement respiratoire”, poursuit-elle. L’OMS estime que 50 % de la population mondiale sera affectée par au moins une maladie allergique en 2050 alors qu’environ 45% des Français estiment que l’allergie n’est toujours pas considérée comme une vraie maladie.