Les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes en France. D’après les derniers chiffres de l’INSEE, elles vivent jusqu’à 85,6 ans, contre 79,7 ans pour les hommes. Ces chiffres varient fortement selon les pays, ainsi, l’espérance de vie des femmes est de 50,8 ans pour les femmes et de 49,3 ans pour les hommes en Sierra Leone, les femmes vivent en moyenne jusqu'à 86,8 ans au Japon, et les hommes jusqu'à 81,3 ans en Suisse, selon les données de l’Organisation des Nations Unies. Une équipe de chercheurs a souhaité s’intéresser à ces différences d’espérance de vie selon le sexe et selon le pays. Dans Canadian Medical Association Journal, ils ont comparé ces données dans différents pays. Les résultats ont été relayés par Eurekalert!.
Quels sont les facteurs qui contribuent à l’espérance de vie ?
Au total, l’équipe de recherche a analysé les données de près de 180 000 personnes, issues de 28 pays différents. Cet échantillon comprenait 55% de femmes. Plusieurs indicateurs ont intéressés les chercheurs : la situation socio-économique des individus, définie notamment par leur niveau d’éducation et de richesse, leur mode de vie soit leur consommation d’alcool et de tabac, leur santé et leur situation sociale. D’après les chercheurs, ces différents facteurs peuvent avoir une influence sur l’espérance de vie. "De nombreuses études ont étudié l’impact des facteurs sociaux, comportementaux et biologiques sur les différences d’espérance de vie selon le sexe, explique Dr. Yu-Tzu Wu, l’un des co-auteurs de l’étude, mais seulement quelques unes se sont intéressés aux différences possibles selon les pays." Dans cette nouvelle recherche, ils constatent qu'en moyenne les hommes ont un risque de décès 60% plus élevé que les femmes, après 50 ans.
L’impact important des facteurs sociétaux
Pour ces chercheurs, les traditions culturelles, l’histoire, le contexte social ou économique ont des conséquences différentes selon le genre et cela peut avoir un impact sur la santé. "Les effets du sexe sur la mortalité ne devraient pas inclure uniquement des différences physiologiques entre hommes et femmes mais elles devraient aussi intégrer la construction sociale du genre, qui varie selon les sociétés", soulignent-ils. D’après leurs conclusions, ces différents facteurs ont plus d’impact que le sexe en lui-même. "Des différences de contexte culturel, sociétal et historique peuvent conduire à des expériences de vie différentes entre les hommes et les femmes et à des variations de l’écart de mortalité entre les pays", détaille l’équipe. Concrètement, le tabagisme et les maladies cardiovasculaires peuvent partiellement expliquer cette différence entre hommes et femmes. D’après les chercheurs, les politiques de santé publique devraient prendre en compte ces inégalités entre hommes et femmes, en considérant l’importance de ces facteurs sociaux et culturels.