Une chute, un accident de voiture ou un coup peuvent provoquer un traumatisme crânien. Dans les cas les plus légers, il provoque des maux de tête, des étourdissements, lorsqu’il est grave, ce traumatisme peut entraîner une perte de connaissance voire des lésions cérébrales. D’après une nouvelle recherche, le sommeil aurait une influence sur les symptômes. Dans Journal of Neurotrauma, des chercheurs de l’université des sciences et de la santé de l’Oregon, aux États-Unis, expliquent qu’un sommeil de mauvaise qualité nuit à la récupération après le traumatisme crânien.
De mauvaises nuits néfastes au nettoyage du cerveau
"Le sommeil jouerait un rôle important dans le nettoyage des déchets dans le cerveau après un traumatisme crânien, si vous ne dormez pas bien, vous ne pourrez pas nettoyer votre cerveau correctement", résume Juan Piantino, auteur principal de cette recherche. Pour parvenir à ce constat, le professeur de neurologie et son équipe ont observé 56 vétérans américains. Ils ont réalisé des IRM pour mesurer le niveau d’élargissement des espaces périvasculaires qui entourent les vaisseaux sanguins dans le cerveau. Ces zones du cerveau font partie du système glymphatique, responsable du nettoyage du cerveau. Les chercheurs constatent que les vétérans ayant la plus mauvaise qualité de sommeil étaient davantage concernés par le phénomène d’élargissement des espaces périvasculaires, et avaient plus de symptômes consécutifs à leur traumatisme crânien.
Prédire la démence
Cette méthode d’analyse, reposant sur l’IRM pourrait être utilisée dans d’autres recherches, car l’élargissement des espaces périvasculaires peut être à l’origine de la démence. "Sur du long terme, nous pouvons imaginer que cette technique pourrait être utilisée pour déterminer qui pourrait être à risque de souffrir de problèmes cognitifs, dont la démence", souligne Juan Piantino. Les résultats de la recherche permettent également de rappeler l’importance d’un sommeil de bonne qualité sur la santé. Le chercheur souligne que des choses simples aident à mieux dormir, comme la réduction du temps passé devant les écrans avant de se coucher.
Des traumatismes crâniens fréquents
Si l’étude a été réalisée auprès d’une population de militaires, les chercheurs rappellent qu’elle pourrait avoir des implications pour toute la population. Chaque année, le traumatisme crânien concerne des milliers de personnes à travers le monde, mais certains facteurs peuvent augmenter le risque. La pratique de certains sports en fait partie : boxe, rugby, football sont considérées comme des pratiques physiques à risque. En 2017, pour cette raison, des chercheurs britanniques ont recommandé d’interdire le plaquage aux enfants pratiquant le rugby. L’année suivante, la Fédération française de rugby a interdit ce geste aux joueurs de moins de 12 ans.