- Les autotests, jusqu'ici interdits en France, pourraient être disponibles dès cette semaine
- Il s'agira de tests antigéniques capables de repérer les antigènes produits contre le virus
- Deux problèmes restent à régler : le niveau de fiabilité de ces tests et le tracing des cas positifs
Il sera sans doute bientôt possible de se tester soi-même pour détecter la Covid-19. Interrogé par BFMTV, dimanche 14 mars, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a affirmé que les auto-tests devraient disponibles cette semaine dans les officines et les supermarchés. Mais avant d’être mis en rayon, les tests devront être approuvés par la Haute autorité de santé, dont l’avis est attendu dans les jours à venir.
Comment ça marche ?
Ces tests seront antigéniques, c’est-à-dire capables de repérer les antigènes produits par le système immunitaire contre le virus alors que le test PCR détecte directement la présence du SARS-CoV-2. Le prélèvement pour l’autotest se fera par le nez, comme pour les autres tests disponibles actuellement, sauf qu’il suffira de frotter un coton-tige à l’intérieur des narines, et non plus au fond du nez. Ensuite, le coton-tige devra être placé dans une solution spéciale, permettant de détecter la présence des antigènes en moins d’une demi-heure. Selon les modèles existants, les résultats sont obtenus soit grâce à une bandelette sur laquelle on dépose le réactif, soit via une application.
Quelle est l’efficacité des autotests ?
"On ne peut pas autoriser des tests qui donneraient de faux négatifs, ou des faux positifs, a déclaré Jérôme Salomon. Il faut donc la certitude que ces tests sont fiables puis que les Français puissent avoir une confirmation du test." L’avis de la Haute autorité de santé dépendra justement de l’efficacité des autotests. Selon France Info, la HAS exige une sensibilité égale ou supérieure à 80% pour homologuer un test. Or, une étude allemande, réalisée par l'Institut Robert Koch et relayée par La Voix du Nord, estime que les autotests ont une efficacité moyenne de 71,7%. Si la HAS valide leur utilisation sur le territoire, cela pourrait permettre une prise en charge à 100% de ces dispositifs par l’Assurance maladie.
Comment s’organisera le tracing ?
La Haute autorité de santé doit également prendre des décisions quant au tracing. Aujourd’hui, si une personne est testée positive, les enquêteurs sanitaires de l’Assurance maladie établissent avec elle une liste de cas contact, avec qui ils entrent en relation ensuite. Ces personnes sont aussi invitées à se faire tester et à s’isoler. Les autorités sanitaires doivent réfléchir à des solutions pour que l’Assurance maladie puisse connaître les résultats des auto-tests afin d’établir la liste des cas contacts. "La question c’est comment ensuite on déclenche le système ‘Tester-alerter-protéger’ pour avoir le suivi de la personne et s’assurer qu’auprès de l’Assurance maladie on a bien le dispositif du contact tracing, parce que si on ne prévient plus vos contacts, c’est un vrai problème", a alerté le directeur de la santé. D’après les données qu’il a communiqué, 60 millions de tests ont déjà été réalisés en France.