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Signature génomique

Cancer du sein : on sait désormais comment éviter les chimiothérapies inutiles

Par Mathilde Debry

Près de la moitié des femmes avec un cancer du sein ayant reçu une chimiothérapie pourraient l'éviter sans risque.

Tharakorn / istock.
Les signatures génomiques permettent de déterminer quel traitement mettre en place dans le cancer du sein
Elles permettent d'éviter de nombreuses chimiothérapies inutiles et leurs effets secondaires

Après 9 ans de suivi, l'étude prospective européenne MINDACT confirme dans The Lancet l'utilité clinique de la signature génomique MammaPrint®, qui permet aux femmes atteintes d'un cancer du sein d'éviter une chimiothérapie inutile.

"Désescalade de la chimiothérapie"

"Nous sommes extrêmement fiers de la publication des résultats à long terme de MINDACT, vaste étude européenne, dans The Lancet Oncology. Ils confirment qu'un risque génomique faible signifie risque faible, et que nous pouvons en toute sécurité proposer une désescalade de la chimiothérapie chez ces patientes, en particulier celles âgées de plus de 50 ans traitées traditionnellement de façon agressive, y compris celles avec une atteinte ganglionnaire", se félicite Martine Piccart, professeure honoraire d'oncologie à l'Université Libre de Bruxelles. "Ces résultats renforcent l'idée que toutes les patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce devraient avoir accès à un test de risque de récidive - qui devrait être considéré comme le standard de soins lors du diagnostic, chez toutes les femmes", estime-t-elle.

Quel accès aux tests génomiques ?

Les données publiées dans The Lancet Oncology montrent que près de la moitié des femmes avec un cancer du sein ayant reçu une chimiothérapie peuvent l'éviter sans perte de chance. "La communauté des experts du cancer du sein s'intéresse de plus en plus à la compréhension des avantages de la chimiothérapie pour les femmes préménopausées", a détaillé Laura Van'TVeer, docteure en médecine. "Il est utile d'explorer cette tendance et son lien avec la suppression ovarienne, et de s'assurer que toutes les femmes - quel que soit leur âge - aient accès aux tests génomiques. Cela permettrait aux médecins et à leurs patientes d'envisager toutes les options de prise en charge de leur cancer en fonction de leur profil génomique", conclut-elle.

Avec 60 000 nouveaux cas tous les ans, le cancer du sein se situe au premier rang des cancers incidents chez la femme, nettement devant le cancer colorectal et le cancer du poumon. Le dépistage du cancer du sein (recommandé tous les 2 ans aux femmes âgées de 50 à 74 ans, NDLR) est d’autant plus intéressant que la survie à 5 ans des patientes touchées s’améliore de plus en plus : elle est passée de 80% pour les malades diagnostiquées entre 1989 et 1993 à 87% pour celles diagnostiquées entre 2005 et 2010. De ce fait, le taux de mortalité lié au cancer du sein diminue d’année en année.