La premier Ministre a prévenu : "Les vacances d'été 2021 ne seront peut-être pas complètement normales". Traduction, de nombreuses restrictions seront sans doute encore en place en raison de la situation sanitaire. Mais pourra-t-on malgré tout se déplacer à l'étranger, au moins au sein de l'Union Européenne ? C'est dans le but de permettre ces voyages, qu'ils soient de loisirs ou professionnels, que l'Europe réfléchit à la mise en place d'un passeport sanitaire, pudiquement baptisé "certificat vert numérique" dont les contours doivent être dévoilés incessamment.
Vaccins, tests, immunité acquise
L'idée est de construire un outil permettant de présenter "une preuve numérique qu'une personne a été vaccinée, a guéri de la Covid ou a reçu des résultats négatifs à un test". Autrement dit, qu'elle présente des garanties de n'être ni contagieuse ni susceptible d'être contaminée. Concrètement, il pourrait s'agit d'un QR code intégrant les données sur la vaccination -les seuls vaccins reconnus seraient alors les 4 produits actuellement ou prochainement disponibles, Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson&Johnson-, les tests ou l'immunité acquise, QR code qui pourrait être présenté soir sur un smartphone soit sur un document papier.
Problème, ce sésame pour voyager en Europe est loin de faire l'unanimité : autant des pays pour lesquels le tourisme est essentiel y sont plutôt favorables, autant l'idée de devoir justifier de sa situation sanitaire fait débat dans d'autres Etats. L'Espagne ou la Grèce -celle-ci ayant déjà conclu un accord avec Israël- souhaitent que ce passeport sanitaire soit rapidement mis en place afin de garantir leur saison estivale. Mais les réticences sont plus fortes en France ou en Allemagne.
"Faciliter la vie des Européens"
Et d'autres complexités sont aussi à traiter : comment garantir l'authenticité d'un tel document, comment le faire reconnaître par chacun des états membres et surtout comment assurer la sécurité des données qu'il devra intégrer. Les solutions éthiques et techniques restent donc à inventer pour la mise en place de cet outil dont la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyden, a déclaré qu'il devrait "faciliter la vie des européens et leur permettre de se déplacer en sécurité pour le travail ou pour le tourisme".