Selon une nouvelle étude danoise de grande envergure, et publiée dans The Lancet, la plupart des personnes qui se remettent d'une infection à Covid-19 restent protégés du virus pendant au moins six mois : le risque de réinfection est réduit d'environ 80,5% chez les personnes de moins de 65 ans mais seulement de 47,1% chez les personnes de plus de 65 ans.
Les chercheurs se sont également penchés sur la protection contre la réinfection des professionnels de santé, et ont estimé qu'elle atteignait 81,1% malgré leur risque élevé d'exposition au virus.
L'étude suggère que l'immunité acquise suite à une infection naturelle est donc inégale et imprévisible, et souligne l'importance de la vaccination, en particulier des personnes âgées.
Une protection probablement altérée avec l’âge
L'évaluation à grande échelle des taux de réinfection après Covid-19 confirme que le risque de réinfection est extrêmement faible : seule une toute petite proportion des personnes testées (0,65%) a eu un test PCR positif à deux reprises. Ce chiffre se compare favorablement au taux d'infection (3,27%) chez les personnes testées positives au cours de la deuxième vague alors qu’elles avaient eu un test négatif lors de la 1ère : le risque y serait donc cinq fois plus élevé chez elles.
En ajustant sur l'âge, l'étude montre que chez les personnes qui avaient eu la Covid-19 lors de la première vague, 0,60% des moins de 65 ans ont été testées à nouveau positives pendant la 2e vague, contre 0,88% parmi les 65 ans ou plus.
Une vaste étude nationale
Dans cette étude d'observation en population, les chercheurs ont recueilli des données individuelles des patients qui avaient été testés gratuitement au Danemark en 2020 : environ 4 millions de personnes (soit 69% de la population) ont eu 10,6 millions de tests.
Les taux d'infection de la deuxième vague de l'épidémie (du 1er septembre au 31 décembre 2020), ont été comparés à ceux des personnes dont les tests PCR étaient positifs ou négatifs au cours de la première vague (mars à mai 2020).
Une interprétation prudente
Les biais dans cette étude peuvent être nombreux car les chercheurs ne disposaient d'aucune information autre que les résultats des tests. Il est donc possible que seules les personnes qui ont eu une forme mineure de la maladie au cours de la première vague aient été infectées à nouveau et que les autres aient été exemptes de forme symptomatique de la maladie.
Par ailleurs, il n’y avait pas beaucoup de personnes âgées infectées dans l'étude. Enfin, l’analyse s'est concentrée sur la souche Covid-19 historique et ne comporte aucune évaluation concernant des variants.
La conclusion de cette étude est que si une infection préalable protège les personnes d’une réinfection, cette protection est dépendante de l’importance de la première infection et du système immunitaire et de l’âge de la personne : il apparaît que les personnes âgées ne devraient pas compter sur une infection préalable pour se protéger complètement contre une nouvelle infection et qu’elles doivent donc se vacciner.