Après les variants britannique, sud-africain, brésilien et breton, voici venir les recombinants du SARS-CoV-2. Dans une nouvelle étude publiée le 17 mars sur le site Virological, des chercheurs britanniques expliquent avoir détecté ces nouveaux virus, issus d’un mélange entre plusieurs variants des souches d’origine.
Onze recombinants provenant de différentes souches
Que sont exactement ces recombinaisons virales ? Comme l’expliquent les chercheurs à l’origine de cette découverte et appartenant au consortium COG-UK, il s’agit de nouveaux virus issus de deux segments de génomes de deux lignées différentes du SARS-CoV-2, et jointes ensemble.
Les recombinaisons se produisent lorsqu’une enzyme appelée polymérase décrypte le brin d’ARN viral en s’accrochant à lui pour le recopier. Dans un article, Le Monde explique que ce processus de lecture de l’ARN peut ne pas fonctionner. La polymérase arrête alors son processus de lecture, et prend un autre brin ARN à recopier, ce qui ajoute une nouvelle séquence au virus.
Au total, onze recombinants ont été mis à jour par l’équipe de recherche britannique, qui les a répartis en quatre groupes de représentants identiques. Quatre autres recombinants "putatifs" ont aussi été découverts. Leur point commun est de tous avoir des bouts de séquence du variant britannique, baptisé "B.1.1.7" ou "501Y.V1".
Pas de conséquence immédiate sur l’épidémie
Faut-il s’inquiéter de l’arrivée de ces nouveaux recombinants du SARS-CoV-2 ? Pour les chercheurs, leur apparition n’a rien d’une surprise, et était même attendue en raison de la co-existence en des mêmes lieux de différentes souches du virus. En effet, un recombinant est le fruit de la co-infection d’un individu par deux souches en même temps. "Étant donné que plusieurs pays connaissent des incidences aussi fortes que celles au Royaume-Uni à la fin de 2020, nous prédisons que des recombinaisons seront plus souvent détectées si des efforts intenses de séquençages sont maintenus", écrivent les auteurs de l’étude.
Ces derniers se veulent d’ailleurs rassurants, et estiment que leur apparition "n’aura pas immédiatement de conséquences sur la trajectoire épidémique". Ils estiment par exemple que ces recombinants ne sont pour l’heure pas davantage transmissibles que les souches du virus qui circulent déjà. Le seul risque est que l’un de ces recombinants mute et engendre lui aussi un nouveau variant plus contaminant ou létal. D’où l’extrême prudence des scientifiques, qui continuent de les suivre de près.