C'est d'abord une intention. La décision des fédérations de mutuelles, assurances santé et institutions de prévoyance, annoncée le 22 mars et reprise par le site de FranceInfo, de prendre en charge "dans la limite de 60 euros par séance" les consultation chez les psychologues est prise mais n'est pas encore effective. Des discussions avec les syndicats de médecins et les représentants des psychologues doivent d'abord aboutir. Et l'un des sujets qui sera sans doute abordé est celui de la prise en charge par l'Assurance maladie de ces consultations "psy" : pour le moment, cette prise en charge par la Sécurité Sociale n'existe qu'à titre expérimental dans quatre départements, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Garonne, les Landes et le Morbihan. La Cour des comptes s'est prononcée en février dernier pour un élargissement à tout le territoire de cette expérimentation mais rien n'a encore avancé dans ce sens.
La crise sanitaire fait donc bouger les lignes sur cette prise en charge des consultations chez les psychologues. Cette crise entraîne en effet une évidente dégradation de la santé mentale des Français, particulièrement chez les jeunes (15-24 ans) chez lesquels les états dépressifs auraient augmenté de 22% entre 2019 et 2020.
Des séances prescrites par le médecin traitant
D'où cette volonté des acteurs des complémentaires santé de généraliser le remboursement "dès le premier euro" des consultations chez les psychologues libéraux. Mais avec deux conditions : la première est que ces consultations doivent être prescrites par le médecin traitant, la seconde est que, pour une partie des structures qui assurent ces prises en charge, et notamment les compagnies d'assurance, ce remboursement des "psys" n'irait pas au-delà de quatre consultations par an. Les autres intervenants, mutuelles et institutions de prévoyance, n'ont pas posé cette limite sur le nombre de consultations par an. Le prix de ces consultations est en moyenne en France de 50 à 70 euros par séance.
La question est pourtant de savoir si une prise en charge des séances de "psy" permet d'obtenir des résultats quel que soit leur nombre : la limitation à quatre consultations, de l'avis d'un thérapeute spécialisé, "ne peut être utile qu'en cas d'urgence avec par exemple l'expression de tentations suicidaires permettant de réorienter le patient vers son médecin ou pour des séances proposant des exercices pratiques pour lutter contre le stress ou les troubles du sommeil ... les psychologues qui pratiquent le dialogue thérapeutique n'ont que très peu de résultats avec un nombre limité de séances".