"La prolifération de l'ambroisie et son impact sur la santé sont sans appel. L'ANSES l'a encore rappelé récemment". Pour les associations Stop Ambroisie et Le réseau Biodiversité pour les abeilles, la lutte conte l’ambroisie, une mauvaise herbe qui déclenche des allergies, est un échec.
"Mesures inadaptées"
"Dans un courrier adressé à Stop Ambroisie et au Réseau Biodiversité pour les abeilles, la Direction Générale de la Santé reconnait l'échec de la lutte contre l'ambroisie. La raison est simple : le décret d'application de 2016 a dévoyé la volonté parlementaire en laissant la lutte contre l'ambroisie à la libre appréciation des maires et en retirant toute possibilité de sanctions", estiment les deux associations dans un communiqué. "Depuis cette date, les résultats d'analyse de la situation de l'ambroisie en France continuent de se dégrader, ce qui signifie que ces mesures sont inadaptées et doivent être améliorées", poursuivent les militants.
Stop Ambroisie ne cesse de répéter depuis des années que la maîtrise de l'ambroisie n'est possible que si les pouvoirs publics rendent plus coercitives la lutte, avec de véritables sanctions dans le cas où celle-ci ne serait pas effective. Pourtant, pour reprendre les mots du directeur général de la santé : "la possibilité de mettre en demeure puis de sanctionner les propriétaires qui ne mettent pas en œuvre les mesures prescrites dans I'arrêté préfectoral n'est actuellement pas permise en l'absence de disposition législative le prévoyant". Plus de 5 000 communes françaises ont fait l'objet d'un signalement d'ambroisie à feuilles d'armoise : 1 parcelle agricole sur 3 est touchée par l'ambroisie.
Entre 1 115 000 et 3 504 000 personnes allergiques à l'ambroisie
Selon les chiffres relayés par les deux associations, la prévalence de l'allergie à l'ambroisie à l'échelle nationale est estimée entre 1,7% et 5,4%, soit entre 1 115 000 et 3 504 000 personnes allergiques. Des chiffres en augmentation : en 2014, on recensait par exemple 13,3% de la population rhônalpine comme allergique à l'ambroisie, contre seulement 8,5% en 1999. Le coût de la prise en charge médicale (les médicaments et les consultations par exemple) de l’allergie à l’ambroisie est comprise entre 59 et 186 millions d'euros par an.
Stop Ambroisie et le Réseau Biodiversité pour les Abeilles réitèrent auprès de l'État leurs trois revendications :
· Rendre la lutte contre l'ambroisie véritablement obligatoire et revoir les compétences des différentes collectivités.
· Faire reconnaître la pollution aérobiologique au même niveau que la pollution chimique (car les polluants organiques altèrent la qualité de l'air, au même titre que les polluants chimiques).
· Inscrire l'ambroisie comme organisme nuisible à l'agriculture, afin de rendre sa lutte obligatoire sur l'ensemble du territoire français et que l'indemnisation des agriculteurs soit possible, lorsque ceux-ci ont mis en place les moyens de lutte nécessaires sur leur terrain.