- Roselyne Bachelot a été hospitalisée suite à une infection après avoir reçu la première dose du vaccin anti-Covid
- Une étude menée sur du personnel soignant aux Etats-Unis confirme l'existence de ce risque d'infection malgré le vaccin
La ministre de la santé Roselyne Bachelot est hospitalisée par mesure de précaution. La septuagénaire a été testée positive à la Covid-19 samedi 20 mars. Elle avait pourtant reçu une première dose de vaccin, mais ses médecins estiment qu’elle aurait été contaminée avant. Les contaminations malgré la vaccination intéressent un groupe de chercheurs de l’université de Californie - San Diego. Dans New England Journal of Medicine, ils montrent qu’il est possible d’être infecté par le virus, même lorsqu’on a été vacciné.
Des tests positifs après les deux injections
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont mené une étude auprès du personnel soignant de deux hôpitaux californiens : UC San Diego Health et UCLA Health. "Grâce à la vérification obligatoire et quotidienne des symptômes pour le personnel, les patients et les visiteurs et les grandes capacités à tester au sein de UC San Diego Health et de UCLA Health, nous avons pu identifier les infections symptomatiques et asymptomatiques parmi le personnel soignant dans nos institutions", explique l’un des co-auteurs de cette recherche Jocelyn Keehner. "Nous constatons un taux de positivité global bas parmi le personnel soignant entièrement vacciné, ce qui prouve le fort taux de protection conféré par les vaccins." Toutes les personnes ayant participé à cette étude ont été vaccinées entre décembre 2020 et février 2021 soit par le produit Moderna, soit par celui de Pfizer. 379 personnes ont été testées positives au moins un jour après la première injection, 37 l’ont été après avoir reçu les deux doses. D’après les statistiques élaborées par les chercheurs, le risque d’être testé positif malgré la vaccination était de 1,19% au sein de UC San Diego Health et de 0,97% au sein de UCLA Health.
Le risque zéro n’existe pas
Pour les auteurs de cette recherche, il y a plusieurs explications à ce constat. "D’abord, les travailleurs de santé que nous avons interrogé ont régulièrement accès à des tests qu’ils soient asymtomatiques ou symptomatiques, explique Lucy E.Horton, co-autrice. Ensuite, il y a eu une augmentation forte des infections au moment de la campagne de vaccination. Puis, il existe des différences démographiques entre le personnel de santé et les personnes ayant participé aux essais sur les vaccins. Les soignants sont généralement plus jeunes et ont un risque plus élevé d’être exposé au virus." Par ailleurs, lors des essais cliniques menés par Pfizer et Moderna, il y a eu peu voire pas de tests sur les personnes asymptomatiques. Pour cette équipe scientifique, c’est la preuve que les mesures de distanciation sociale et les gestes barrière doivent rester la norme, même parmi les populations vaccinées. "Jusqu’à ce qu’on atteigne l’immunité collective", ajoute Francesca Torriani, l’une des co-autrices. Pour rappel, les vaccins Moderna et Pfizer ont un niveau d’efficacité d’environ 90%.