Depuis des décennies, de multiples études ont mis en lumière les effets toxiques de l’exposition passive à la fumée de tabac chez l’enfant. En 1999, un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le tabagisme passif des enfants montrait que ces derniers avaient plus de risque de développer dans leurs premières années de vie des maladies respiratoires, notamment des bronchites, des bronchiolites et des pneumonies, mais aussi de développer des symptômes respiratoires chroniques comme de l’asthme.
L’exposition à la fumée de cigarette a aussi un impact délétère sur le risque de maladies aiguës et chroniques de l’oreille moyenne (otite), le risque d’affections cardiovasculaires, de troubles neurologiques et l’apparition de cancers pédiatriques (tumeurs du cerveau et lymphomes). En outre, il a été démontré que les nouveau-nés grandissant dans un environnement pollué par la fumée de tabac présentaient un risque cinq fois supérieur de mort subite du nourrisson.
Deux fois plus de risque d’hospitalisation
Dans une nouvelle étude publiée dans PLOS ONE, des chercheurs de l’université de Cincinnati (États-Unis) montrent que les effets du tabagisme ambiant sur les enfants sont clairement mesurables. Les résultats montrent ainsi que les enfants exposés à la fumée de tabac ont plus souvent recours aux services d'urgence pédiatrique que les enfants non exposés, et que les coûts de leurs visites sont plus importants. De plus, les enfants exposés au tabagisme passif ont presque deux fois plus de risques d'être admis à l'hôpital sur une période d'un an que les enfants non exposés.
"Malgré les progrès importants réalisés dans la lutte antitabac, environ 4 enfants sur 10 restent exposés à la fumée de tabac, s’alarme Ashley Merianos, chercheuse en service de santé et co-autrice principale de l’étude. Cette exposition expose les enfants en développement à un risque plus élevé de nombreux problèmes de santé, notamment des maladies respiratoires telles que l'asthme, la bronchiolite et la pneumonie."
Des campagnes de prévention ciblées
Selon la chercheuse, l'étude met en lumière la nécessité de mettre en place dans les services d’urgence des campagnes de prévention visant à réduire l'exposition des enfants à la fumée de tabac, ainsi que la promotion de politiques volontaires d'interdiction de fumer dans les maisons et les voitures afin de réduire l'exposition des enfants à la fumée de tabac et ses conséquences.
"Si chaque prestataire de soins de santé profitait de chaque visite pédiatrique pour dépister et conseiller les parents fumeurs ou vapoteurs sur les dangers de l'exposition à la fumée secondaire et tertiaire pour leurs enfants, les taux d'exposition pédiatrique à la fumée d tabac diminueraient", estime Melinda Mahabee-Gittens, médecin urgentiste pédiatrique et co-autrice principale.