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Dossier

Cigarette électronique: les points clés

Par la rédaction

Depuis la remise du rapport Dautzenberg en mai, les prises de position médicales et les études se sont multipliées en faveur de la e-cigarette. 1 million de vapoteurs en France, 7 millions en Europe, ce succès fulgurant rend nerveux les autorités. Et les fabricants de tabac.

MCT/SIPAUSA/SIPA

Une première victoire pour les vapoteurs ! L'Office français de prévention du tabagisme (Oft) estime en effet dans son rapport que « la cigarette électronique peut rester disponible pour les consommateurs mais de manière encadrée ». Les recommandations de l'Office seront présentées cette semaine à la ministre de la Santé. En dehors de tout cadre réglementaire actuel, Marisol Touraine avait commandé un rapport au Pr Bertand Dautzenberg, président de l'Oft sur les effets de la e-cigarette. Un constat urgent à faire pour la ministre de la Santé car des études récentes montraient que le nombre de personnes ayant expérimenté le produit avait doublé entre 2012 et 2013, partout dans le monde. Le nombre de consommateurs réguliers de cigarettes électroniques en France est ainsi passé de 500.000 à 1 million.

Pour le Pr Bertrand Dautzenberg, la cigarette électronique présente plusieurs avantages. «Elle  semble être un bon produit pour sortir du tabac, pour fumer autre chose ou pour diminuer. Elle ne contient pas de monoxyde d'azote ni de particules, elle ne présente pas de taux significatif de substances cancérigènes, à la différence de la fumée du tabac, indique-t-il à l'agence de presse APM. C'est un moyen plus propre de se droguer », résume-t-il en établissant  un parallèle avec la dépendance à l'héroïne et les traitements de substitution aux opiacés. Petit bémol, le pneumologue estime  qu'avec des recharges qui contiennent de la nicotine, on est plus proche de la cigarette classique ».

Et concernant l'encadrement du produit, l'Office fait de nombreuses recommandations. Il préconise par exemple que « l'usage de la cigarette électronique soit interdit dans les lieux publics, pas au nom d'un problème de santé mais pour l'exemplarité, car elle peut inciter à fumer », indique le Pr Bertrand Dautzenberg. De plus, le pneumologue estime qu'« un système de contrôle des solutions de recharge est nécessaire même s'il y a une amélioration de la qualité pharmaceutique de ces produits, comme le montre une étude suisse parue la semaine dernière dans Addiction ». 

Par ailleurs, l'Oft pointe également du doigt le problème de l'étiquetage de la cigarette électronique et des cartouches, en particulier la quantité de nicotine affichée. « Les recharges contiennent du propylène glycol ou de glycérol, divers arômes et parfois de la nicotine », rappelle le Pr Bertrand Dautzenberg. Les experts suggèrent aussi que les magasins qui vendent ces produits, que ce soit des magasins spécialisés ou des buralistes, soient enregistrés et fassent l'objet d'une autorisation. Si le spécialiste est opposé au monopole de la vente dans les pharmacies, il suggère que celles-ci puissent en faire commerce en respectant les conditions générales.  

 Enfin, sur les risques du produit, le pneumologue s'inquiète surtout que « la cigarette électronique devienne pour les jeunes une porte d'entrée vers le tabagisme. Bien qu'il n'y ait pas encore de preuve que c'est un produit d'initiation qui conduit à la dépendance tabagique », le Pr Dautzenberg espère que « ça ne se produira pas en prenant les mesures adéquates ». Par exemple, en interdisant la vente au mineurs et en soumettant la publicité à la législation actuelle sur la lutte contre le tabagisme (loi Evin, 1991).