Le vaccin contre la grippe A aurait provoqué des cas de narcolepsie, un trouble du sommeil rare qui se caractérise par des accès d’assoupissement survenant brutalement au cours de la journée. Une étude française publiée fin juillet dans la revue britannique Brain et révélée par Le Figaro, fait en effet un lien entre la campagne de vaccination contre la grippe A fin 2009 et une soixantaine de cas de narcolepsie survenus France.
Cette étude a été menée par une équipe du CHU de Montpellier et financée par l'Agence nationale de sécurité du médicament, indique le quotidien.
Pour parvenir à ce résultat, le Pr Yves Dauvilliers, directeur de l'unité des troubles du Sommeil et de l'Eveil au CHU de Montpellier, et ses collègues, ont planché sur les effets de plusieurs vaccins et pas seulement le H1N1. Or, un seul vaccin, celui contre la grippe A, s'est révélé avoir des liens avec la narcolepsie. Et pour ces chercheurs, le vaccin avec adjuvant, le Pandemrix, serait aussi concerné que le Panenza, celui sans adjuvant, essentiellement administré à des femmes enceintes et des nourrissons.
Une conclusion qui va dans le sens du constat déjà posé par le Pr Bruno Lina, directeur du centre national de référence de la grippe, contacté au mois de mars 2013 par pourquoidocteur. A cette époque, une étude britannique avait déjà révélée que la vaccination contre la grippe pandémique aurait multiplié le risque de narcolepsie par 14,4. Un risque « réel » que le Pr Bruno Lina reconnaissait, mais lui, plutôt que d'incriminer l'adjuvant, penchait pour une autre piste.
En effet, pour la grippe, ce risque accru de narcolepsie n'aurait pas été relévé dans tous les pays. L'Amérique du Nord par exemple n'en faisait pas mention. Cela même alors que l'adjuvant ASO3, directement mis en cause dans cette affaire était présent dans tous les vaccins administrés outre-Atlantique. « Si l'on compare les deux vaccins, utilisés en Europe et Amérique du Nord, ce ne sont pas tout à fait les mêmes. Même si les procédés de vaccination étaient sensiblement identiques, il y a avait quelques nuances notamment dans les excipients ». « Peut être une piste à explorer », ajoutait le Pr Lina.
L'hiver 2009, 5,7 millions de personnes en France ont été vaccinées contre la grippe H1N1