Publiée dans le journal Molecular Psychiatry, l'étude par des chercheurs du Baylor College of Medicine, démontre comment se passe l'évolution de souris, nourries à partir d'un régime riche en matières grasses. Au fur et à mesure que les rongeurs prenaient du poids, leur niveau d'anxiété et de dépression augmentaient.
Pour rectifier ce mécanisme cérébral défectueux, les chercheurs ont alors tenté de modifier le comportement des souris en leur administrant un traitement basé sur la thérapie génique, procédé médical qui consiste à introduire du matériel génétique dans les cellules d'une personne malade pour la soigner.
"Nous avons découvert chez des souris normales que deux groupes de cellules cérébrales, les neurones dBNST et AgRP, situés dans des zones cérébrales distinctes, forment un circuit ou une connexion entre eux en étendant les projections cellulaires. Ce circuit nouvellement découvert fonctionnait mal chez les souris qui étaient à la fois obèses et déprimées", détaille le Dr Guobin Xia, auteur principal de la recherche.
"En utilisant des approches génétiques, nous avons identifié des gènes spécifiques et d'autres médiateurs qui étaient altérés et qui étaient à l'origine du dysfonctionnement du circuit chez les souris obèses et déprimées", complète son collègue le Dr Yong Han, qui a également participé à l'étude.
Vers un nouveau traitement pharmacologique ?
Les scientifiques ont remarqué que le traitement a eu pour effet de modifier les préférences alimentaires des souris, qui se sont tournées vers un régime plus sain, avec moins de graisses et une abondance de protéines et de glucides. Devant ces résultats encourageants, les chercheurs ont étudié la possibilité de rétablir le nouveau circuit de manière pharmacologique.
"Nous avons découvert que la combinaison de deux médicaments approuvés en clinique, le zonisamide et le granisétron, réduisait profondément l'anxiété et la dépression chez les souris et favorisait la perte de poids en agissant de manière synergique sur deux cibles moléculaires différentes au sein du circuit cérébral nouvellement identifié", note le Pr Yong Xu, co-auteur de l'étude.
Les scientifiques à l'origine ces travaux concluent que des études complémentaires et de futurs essais cliniques testant l'intérêt d'un cocktail thérapeutique associant le zonisamide et le granisétron pourraient confirmer (ou infirmer) la possibilité d'un nouveau traitement pour la prise en charge des maladies métaboliques-psychiatriques.